Alors qu’une partie de la société polonaise, à l’instar de l’Union européenne, dénonce la dérive conservatrice du pays, la principale organisation syndicale, Solidarnosc, va lancer, mi-avril, une initiative citoyenne pour interdire le travail du dimanche. La loi polonaise permet en effet aux pétitions ayant recueilli plus de 100 000 signatures de voir leur question portée devant le Parlement.

Le contexte est particulièrement favorable. Les parlementaires discutent déjà d’un projet de loi sur le commerce de détail qui prévoit de taxer plus fortement le chiffre d’affaires réalisé, notamment, le dimanche. En janvier, la Première ministre Beata Szydlo, nommée en novembre 2015, s’est prononcée « personnellement » en faveur du repos dominical : « Tous les travailleurs devraient avoir ce privilège », a-t-elle déclaré. Honorer comme il se doit le jour du Seigneur… l’idée séduit aussi nombre de parlementaires du parti Droit et justice, proche de l’Église et majoritaire à la Diète.

En janvier 2014, une première pétition sur le même thème avait échoué. « Solidarnosc tente de pousser ces propositions depuis des années. Il manquait le bon contexte politique », rappelle le quotidien de centre gauche Gazeta Wyborcza. Quant à l’autre confédération du pays, OPZZ, elle s’oppose à une interdiction. Mais réclame, en revanche, de meilleures compensations pour les salariés travaillant ce jour-là.