Fin du suspense. Les organismes privés de placement attendaient avec impatience les résultats de l’appel d’offres de Pôle emploi portant sur le renouvellement des marchés d’accompagnement des demandeurs d’emploi. Clos le 30 octobre, le marché comprenait 24 « lots » concernant des territoires et un autre couvrant l’intégralité de l’Hexagone et consacré aux PSE de plus de 200 personnes.

Une fois encore, les choix effectués par l’établissement ont créé des surprises. Grands gagnants de l’appel d’offres précédent, avec près de 50 % du marché à eux deux, Sodie et Aksis disparaissent quasiment. Seul le premier figure encore dans la liste des retenus, mais pour un seul lot, en Haute-Normandie, de surcroît en cotraitance. À l’inverse, Ingeus se frotte les mains. La structure remporte 11 lots régionaux en cotraitance avec Catalys Conseil et Analyse & Action, deux cabinets bien implantés dans l’Ouest et le Sud-Ouest. Une excellente surprise pour Ingeus, qui n’avait qu’un seul lot auparavant. « Nous avons mené un gros travail sur l’offre méthodologique, l’homogénéité de la prestation et la connaissance des bassins d’emploi, ce qui a fait la différence », analyse Bénédicte Guesné, directrice d’Ingeus France.

Altedia (groupe Adecco) a gagné sept lots, en binôme avec l’Afpa, tandis qu’Anveol (groupe Alixio) en obtient cinq. En Rhône-Alpes, c’est une entité locale, Solerys, qui l’emporte. Pour les cabinets sortis du marché, le choc est terrible, comme l’admet Estelle Sauvat, la directrice générale de Sodie. « Nos résultats en matière de reclassement sont parmi les meilleurs, mais ce critère n’a pas été pris en compte. Faire passer un opérateur de 30 % du marché à presque rien permet, certes, de repartir de zéro, mais ces activités exigent de capitaliser dans la durée. » Les partenaires sociaux du Groupe Alpha, maison mère de Sodie, se sont déjà réunis pour anticiper les inévitables suppressions de postes que va entraîner cette perte d’activité. « 50 CDD ne seront pas reconduits, indique un élu. Mais la direction s’est engagée sur la mise en place d’une cellule de reconversion pour les aider à rebondir. »

Pour les CDI, Estelle Sauvat se veut optimiste. « Notre activité liée aux contrats de sécurisation professionnelle s’arrêtera progressivement, cela nous laisse douze mois pour poursuivre le développement sur les mobilités professionnelles en entreprise. » Dans tous les cas, la casse sociale pourrait être limitée. Quelque 250 offres d’emploi pour des consultants spécialisés viennent en effet d’être déposées par les vainqueurs de l’appel d’offres. Reste aux salariés d’Aksis et de Sodie à passer à la concurrence…