Les trous dans le bitume, la peinture des murs écaillée, l’herbe jaillissant des trottoirs… Trente ans après la fermeture de son usine et ses 1500 licenciements, la nordiste Wollaing a tout d’une friche. Le chômage et l’alcool y éreintent les habitants, les fins de mois s’y bouclent par des trafics et des crédits véreux. Alors, quand une junkie est assassinée, le meurtrier semble tout désigné. Sauf pour un vieux flic et sa jeune acolyte, qui fouillent dans les luttes sociales et syndicales. À raison. Maître ès atmosphères, Emmanuel Grand nous sert un remarquable deuxième roman, à la fois social et littéraire.

Les salauds devront payer, Emmanuel Grand. Éditions Liana Levi. 380 pages, 20 euros.