Face aux décrocheurs, l’Autriche emploie la manière forte. Le ministre du Travail, Rudolf Hundstorfer, prévoit d’inscrire dans la loi l’obligation de formation jusqu’à l’âge de 18 ans. Les parents dont les enfants auront quitté le système scolaire avant leur majorité sans s’inscrire dans une quelconque formation risqueront, à partir de 2017, des amendes allant jusqu’à 500 euros, et 1 000 euros en cas de récidive. Et trouver un job peu qualifié ne les exemptera pas de cette obligation.

« Neuf ans d’instruction ne suffisent pas pour répondre aux attentes du marché du travail », justifie le ministre social-démocrate, à ce poste depuis 2008. Par cette mesure, il cible les 5 000 décrocheurs qui sortent, chaque année, du système scolaire sans qualification. L’objectif est bien sûr de leur assurer un meilleur avenir, mais aussi de répondre au vieillissement démographique.

Avec une population jeune déclinante (100 000 personnes âgées de 15 ans en 2007, contre 84 000 en 2016) et des départs à la retraite dépassant les entrées prévues sur le marché du travail, l’Autriche craint une pénurie de main-d’œuvre. « Une utilisation optimale de tous les potentiels est nécessaire », note le gouvernement.

Depuis 2012, les pouvoirs publics mettent les bouchées doubles pour réduire le chômage des jeunes, actuellement de 10,3 %. Via des programmes de formation et de coaching spécifiques, adaptés à la situation de chacun.