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Carine Chevrier : une femme de chiffres à la DGEFP

Actu | Eux | publié le : 03.01.2016 | Anne-Cécile Geoffroy, Manuel Jardinaud

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Carine Chevrier : une femme de chiffres à la DGEFP

Crédit photo Anne-Cécile Geoffroy, Manuel Jardinaud

Presque trois mois qu’une nomination était attendue. C’est fait, Carine Chevrier arrive à la tête de la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP). Un poste clé, vu le contexte : un taux de chômage dépassant 10 %, l’annonce par Manuel Valls d’un énième plan massif de formation des demandeurs d’emploi, un plongeon de l’apprentissage. Sans oublier la construction du futur compte personnel d’activité, le suivi de la délicate réforme de la formation, engagée par Emmanuelle Wargon, sa prédécesseur. Des enjeux colossaux pour cette énarque passée par HEC et diplômée en droit public, désormais chargée de mettre en musique les politiques de l’emploi et de la formation.

Le choix a surpris. Pendant des semaines, c’est Pierre-André Imbert, le directeur de cabinet de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, qui était annoncé. Sauf que cette dernière, novice, n’a pas voulu s’en séparer. Le CV de la quadra plaide néanmoins pour elle. Directrice financière de l’ANPE jusqu’en 2008, celle-ci a ensuite été la cheville ouvrière, auprès de Christian Charpy, du rapprochement entre l’opérateur et les Assedic. « J’ai eu très tôt la conviction qu’au sein des politiques sociales mettre en place des outils ne peut être une fin en soi. Encore faut-il savoir les piloter et manager le changement », explique Carine Chevrier, surnommée Fantômette à Pôle emploi. En référence à son dynamisme et au nom de son mari – Thomas Fatome, directeur de la Sécurité sociale –, longtemps accolé au sien.

En 2012, l’intéressée rejoint les hôpitaux parisiens. « Son profil de chef de projet m’intéressait, ainsi que son expérience en direction financière », se souvient l’ex-directrice générale de l’AP-HP, Mireille Faugère, qui l’a recrutée pour piloter les finances et le patrimoine du mastodonte, doté de 7 milliards d’euros de budget. Un vrai atout pour son nouveau poste. La DGEFP, c’est 14 milliards d’euros à mobiliser par an, 250 personnes à manager en administration centrale, la fusion des Direccte à superviser au sein des nouvelles grandes régions.

Cette double compétence, rare, structure sa carrière pour le service public. Un point commun avec son époux. Leurs parcours professionnels se croisent depuis leur sortie de l’ENA. Tout comme leur intérêt pour les questions d’emploi et de santé. « Il est nécessaire dans cette période tendue d’apporter de la clarté, que les projets soient conduits en temps et en heure. Elle a cette exigence », souligne un ancien dirigeant de Pôle emploi. « Sa maîtrise du contrôle de gestion est essentielle pour piloter les budgets », renchérit Bertrand Martinot, DGEFP entre 2008 et 2012.

Décrite comme ultrarigoureuse, organisée, méthodique et énergique, Carine Chevrier est aussi engagée dans la société civile. Elle siège au bureau de l’association Grajar, spécialisée dans l’accompagnement social d’ados des quartiers. Sans surprise, elle en est aussi… la trésorière depuis un an. « J’ai toujours travaillé dans de grandes organisations, sur des projets complexes qui peuvent très vite éloigner et couper des réalités », justifie Carine Chevrier. Un besoin de proximité avec le terrain que cette mère de trois garçons avait déjà en partie comblé en rejoignant la direction de la Jeunesse et des Sports à la Mairie de Paris, entre 2004 et 2006. Et qu’elle devra cultiver en tant que DGEFP, comme le fait sa ministre de tutelle.

Carine Chevrier

Déléguée générale à l’emploi et à la formation professionnelle.

2008

Dircab du DG de Pôle emploi, chargée de la transformation.

2010

DGA de Pôle emploi chargée des finances et de l’administration.

2012

Directrice des finances et du patrimoine de l’AP-HP.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy, Manuel Jardinaud