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Bouger pour bosser : inutile ou risqué

Actu | Repères | publié le : 03.01.2016 | Alain Roux

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Probabilité d’entrer dans l’emploi après avoir changé de département de résidence

Crédit photo Alain Roux

Les chances pour les chômeurs de trouver un emploi dans l’année de leur déménagement dans un autre département se sont réduites depuis la crise de 2008, observe le Centre d’études de l’emploi, dans un rapport publié en décembre. Le coefficient rendant compte de cette probabilité chute à 0,39 en 2012, contre 1,54 en 2008. Un chiffre très faible, comparable à ceux obtenus en 2000 et 2002, mais néanmoins meilleur que celui de 2004. Depuis quatre ans, ce score s’inscrit en baisse. On est loin des années 1970, où le coefficient dépassait les 2, signe que la mobilité permettait alors au marché du travail de s’ajuster très facilement.

Aujourd’hui, celle-ci profite davantage à certaines catégories de chômeurs : « de sexe masculin, jeunes (15-29 ans) et très diplômés (niveau bac + 2 ou supérieur) ». Leur bagage leur permet en effet de réussir leur « entrée sur le territoire ». Il en va autrement pour « les femmes, les chômeurs âgés de 40 ans ou plus et les moins diplômés ». Pour les actifs exerçant déjà une activité, déménager dans un autre département constitue même un « risque », celui-ci ayant nettement augmenté au fil des années 1970 et 1980. Déménager « n’est jamais neutre et représente toujours une épreuve qui engage les individus à remettre en jeu leur mode de vie dans son ensemble », explique l’étude. Parmi les freins à la mobilité, nombre de chômeurs citent le coût d’un déménagement (38 %), selon un récent sondage CSA. Pourtant, le problème est souvent réduit à un arbitrage simpliste : « la mobilité et l’emploi, d’une part, l’immobilité et le chômage, de l’autre ». Y compris par les pouvoirs publics, comme dans le rapport « Bouger pour l’emploi » remis en 2009 au Premier ministre.

Auteur

  • Alain Roux