L’ascenseur social patine en Picardie, Poitou-Charentes et Nord-Pas-de-Calais, indique une étude de France Stratégie parue en novembre. Dans ces régions, les individus d’origine populaire ont moins de chances d’accéder à des postes de cadres ou des professions intermédiaires.

Le taux de mobilité des personnes âgées de 30 à 45 ans (interrogées entre 2003 et 2013) y est inférieur à 30 %, contre 47 % à Paris. C’est en Aquitaine, Bretagne, Ile-de-France, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes que la promotion sociale fonctionne le mieux.

L’explication de ces écarts réside ailleurs que dans les seules « dynamiques économiques des territoires ». Dans la France entière, la progression de l’accès à l’éducation et l’élargissement de la classe moyenne ont permis mécaniquement une ascension socioprofessionnelle des enfants d’ouvriers et d’employés. Mais au niveau local persistent des inégalités d’accès à l’éducation : les taux de diplômés du supérieur varient du simple au double selon les départements.

Pour inverser la tendance, deux mesures sont proposées. Mettre en place des systèmes de quotas ou de places réservées pour les individus issus des filières et des établissements défavorisés. Et encourager la mobilité étudiante par des bourses, les enfants des classes populaires étant « moins mobiles que la moyenne ». Hors Ile-de-France, « seuls 25 % des enfants d’ouvriers et d’employés résident au moment de l’enquête hors leur région de naissance ». Alors qu’au sein des catégories populaires, « ceux qui ont quitté leur région de naissance » gagnent entre 10 et 25 points de « mobilité ascendante ». L’Ile-de-France constitue un cas à part. « Championne de la promotion sociale des classes populaires », elle compte plus de quatre enfants d’employés ou d’ouvriers sur dix occupant une position de cadre ou de profession intermédiaire. Près d’un cinquième des individus promus socialement en France y sont nés.