Avec la crise, le taux de pauvreté des travailleurs précaires en France est passé de 24 à 30 % entre 2008 et 2012, indique l’Insee dans son portrait social de 2015. Ce chiffre correspond à la moyenne de l’Union européenne à quinze (sans les pays de l’Est et Chypre). Il atteindrait 100 % si ces individus ne bénéficiaient pas des revenus marchands de leur ménage – donc de leur conjoint – et des transferts sociaux. La monoparentalité, plus élevée en France, fait basculer une partie de ces personnes sous le seuil de pauvreté (ici à 60 % du salaire médian). Mais c’est dans un pays scandinave au modèle social réputé généreux que l’absence de conjoint pénalise le plus : le Danemark. Le taux de pauvreté des travailleurs précaires y atteint des sommets (44 %).

La France compte 17 % de précaires, soit 4,4 millions de personnes, juste au-dessous de la moyenne de l’UE à 15, qui s’établit à 18 %. Ce niveau est resté stable depuis 2008. Mieux vaut toutefois exercer un emploi précaire qu’être au chômage, car le taux de pauvreté dans cette catégorie dépasse 35 %.