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Les entreprises séduites par le reverse mentoring

Le journal des RH | Digital | publié le : 03.11.2015 | F. P.

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Les entreprises séduites par le reverse mentoring

Crédit photo F. P.

Venue des États-Unis, la formule consiste à faire former les seniors par des juniors. La démarche doit néanmoins être bien encadrée.

C’est le nouveau concept à la mode dans les grandes entreprises : le reverse mentoring ou mentoring inversé. Contrairement au modèle traditionnel de tutorat, il s’agit dans le cas présent de demander aux jeunes collaborateurs de former les plus âgés, généralement des cadres dirigeants, aux nouvelles technologies. Nombre de grands groupes français ont déjà été séduits, tels Danone, Axa, Orange ou Cofely Services. Engagées dans la transformation digitale, ces entreprises ont fait le constat que leurs cadres dirigeants avaient parfois du mal à appréhender les nouveaux outils numériques et leurs usages (mobilité, réseaux sociaux…). Alors que la génération Y, arrivée récemment dans les murs, en maîtrise parfaitement les codes.

De là est née l’idée d’un partage des savoirs et des pratiques, sous la houlette des équipes RH. À charge pour elles de repérer les juniors aptes à devenir mentor. « Il faut prendre les plus motivés et surtout bien les préparer. Pour qu’ils soient eux-mêmes crédibles, il convient de définir ce qu’ils vont transmettre et les former », recommande Marc Raynaud, consultant et président de l’Omig, l’Observatoire du management intergénérationnel.

Ne pas forcer les seniors

Chez Axa, les mentors interviennent lors de sessions collectives ou individuelles centrées sur les usages. Il s’agit d’apprendre aux anciens à chercher des informations sur Internet, à protéger leurs données personnelles et à connaître les applications mobiles développées pour le grand public. « Nous souhaitons que les collaborateurs soient les ambassadeurs de nos produits », justifie Nicolas Rolland, directeur de l’innovation et de la transformation digitale d’Axa. La clé de la réussite ? Ne pas forcer les seniors à suivre ce genre de formations. « Car ça ne marche pas. Il faut choisir des dirigeants motivés, leur proposer des sessions compatibles avec leurs agendas et ludiques », détaille Marc Raynaud. Sinon, gare aux écueils. L’assureur Generali en sait quelque chose, qui a dû abandonner son programme.

Bien conçue, la démarche donne des résultats le plus souvent positifs. Elle permet de nourrir les échanges entre les générations et de valoriser les compétences des jeunes recrues. Selon l’Omig, les DRH se montreraient pourtant encore frileux. « Ils savent remettre en cause les outils et les accès mais pas encore leurs pratiques », soutient l’observatoire.

Auteur

  • F. P.