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Le journal des RH

Arthur Hunt innove en matière de revitalisation

Le journal des RH | Conseil | publié le : 03.11.2015 | E. B.

Aidé par la loi de sécurisation de l’emploi, le cabinet renouvelle l’approche des mutations industrielles et des reclassements.

Il est possible d’anticiper les mutations industrielles, de renforcer les filières et en même temps d’accompagner les TPE et PME dans leur développement. Sur la base de cette conviction, Maurice de Raco, directeur associé du cabinet Arthur Hunt, propose un dispositif innovant. Le Dast, pour « dispositif d’anticipation sociale territoriale », est une méthode d’intervention proposée aux chefs d’entreprise comme aux conseils régionaux ou aux préfectures. Au lieu d’attendre le dernier moment pour régler un problème de sureffectif ou envisager la fermeture d’un site, il est plus intéressant de le préparer un an à l’avance. En comparant les compétences des salariés qui pourraient devoir partir et les besoins des PME de la région, et en aidant ces dernières à monter un business plan pour se développer, il est possible de recaser tous les salariés en surnombre, sans passer par un plan social ou Pôle emploi.

Mission chez TUI

Cette déclinaison de la GPEC territoriale n’est pas en soi totalement nouvelle. « Mesurer l’employabilité des gens et déterminer à quel type d’emplois ils peuvent prétendre en fonction des besoins du bassin local, on fait ça tout le temps », estime Michel Ghetti, patron du cabinet France Industrialisation et emploi (FIE). Les cabinets spécialisés dans la revitalisation ne manquent pas. Certains, comme Sodie ou Sofred Consultants, sont présents sur le marché depuis plusieurs décennies. Pour autant, la méthode d’Arthur Hunt séduit. Maurice de Raco a travaillé sur les agences de voyage du groupe TUI. Il mène également une mission dans le département du Nord, pour le compte de la préfecture. « L’originalité d’Arthur Hunt est de travailler sur le développement économique en convaincant les TPE et PME locales de profiter des savoir-faire libérés par un plan social ou la fermeture d’un site, pour se développer », avance Jean-Pierre Néollier, du cabinet de conseil aux CE Syndex. Une démarche gagnant-gagnant. « Les salariés ont besoin d’explications claires. Lorsqu’ils se rendent compte que se reconvertir est la meilleure solution pour éviter le chômage, ils s’engagent », assure Maurice de Raco. Cet ancien dirigeant du secteur automobile parle en connaissance de cause : dans sa longue carrière, il a lui-même eu à gérer plusieurs restructurations…

Cette approche s’inscrit dans un contexte renouvelé par la loi de sécurisation de l’emploi de juin 2013. « La peur du délit d’entrave bloquait toutes les initiatives, explique Michel Ghetti. La nouvelle législation permet désormais d’envisager des solutions plus intelligentes, négociées avec les organisations syndicales. » Reste à faire évoluer les mentalités.

Auteur

  • E. B.