Attention aux dos-d’âne ! Jean-Marc Daniel reprend la route de l’éco – nomie française sur les quarante dernières années, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un parcours accidenté. Le livre s’ouvre sur la période des ruptures, celles des chocs pétroliers, marquée par l’instauration de l’autorisation administrative du licenciement pour combattre le chômage structurel. Deuxième étape : la folle relance socialiste de 1981. S’ensuit la politique de désinflation compétitive inspirée par Jean-Claude Trichet et conduite par le tandem Fabius-Bérégovoy, qui réussit à redresser l’économie mais échoue à faire reculer le chômage. La nouvelle rupture survient en 1991 avec le traité de Maastricht. Du premier septennat chiraquien, on conserve un double souvenir : l’échec du plan Juppé en 1995 et la dissolution ratée de 1997. En oubliant que cette dernière fut motivée par un début de panique du pouvoir devant la montée de l’endettement du pays.

Du coup, la lutte contre la dette sera consciencieusement mise de côté pendant quinze ans… Au bout du compte, un gâchis que l’économiste résume ainsi : « Une crédibilité européenne de la France qui s’effrite et une croissance moyenne sur la durée de chaque cycle qui ne cesse de reculer. » Avec en prime un chômage de masse endémique. Pas glorieux.

Le Gâchis français, Jean-Marc Daniel. Éditions Tallandier. 270 pages, 18,90 euros.