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Le Brésil punit une major du BTP

Actu | Ailleurs | publié le : 03.10.2015 | C.A.

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Le Brésil punit une major du BTP

Crédit photo C.A.

La justice a lourdement condamné Odebrecht pour ses pratiques en Angola.

Les juges brésiliens ne plaisantent pas avec les entreprises. Pas même avec les plus gros employeurs du pays, comme Odebrecht. Ce géant du BTP a été condamné, le 2 septembre dernier, à payer 50 millions de dollars de dommages et intérêts à 400 travailleurs pour leur avoir fait subir des conditions d’emploi « analogues à de l’esclavage ». Ces Brésiliens, envoyés sans permis de travail sur un chantier en Angola, ont vu leurs passeports confisqués. Confinés dans un site dont ils ne pouvaient sortir, ils étaient hébergés dans des conditions dégradantes.

Odebrecht, tenue pour responsable, a fait appel de cette décision. Pour frapper fort, les magistrats brésiliens ont pu s’appuyer sur la sévérité de l’arsenal législatif local. « Depuis 2003, il suffit qu’un seul critère de l’esclavage moderne – un délit inscrit dans le Code pénal depuis les années 1940 – soit rempli pour faire condamner une entreprise. Cela peut être l’absence de liberté de mouvement, mais aussi toute violation de la dignité humaine, par des conditions de travail dégradantes ou débilitantes », détaille Jean Hébrard, codirecteur du Centre de recherches sur le Brésil colonial et contemporain à l’école des hautes études en sciences sociales.

Difficile, dès lors, de ramener les faits incriminés à du simple travail au noir – très répandu au Brésil, en particulier dans le bâtiment – comme ont tenté de le faire les avocats d’Odebrecht, selon ce spécialiste. Surtout que, dans ce pays, les cas de travail forcé restent monnaie courante. Les autorités n’ont commencé à s’y attaquer qu’à partir des années 1990. Et comptent bien poursuivre sur cette voie.

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  • C.A.