Trouver du travail par annonce, une porte étroite », c’est le constat d’une étude du Centre d’études de l’emploi parue en septembre et portant sur la période 2003-2012.
Moins de 7 % des salariés disent avoir déniché leur emploi par cette voie, qui reste pourtant la source la plus utilisée : 78 % des personnes en recherche d’emploi déclarent s’y intéresser. L’annonce a l’avantage d’assurer la transparence des offres quand les deux tiers des embauches proviennent du marché caché : démarches directes et réseaux personnels.
Plusieurs catégories de chercheurs d’emploi ont tendance à « s’autoéliminer » : les plus de 50 ans, les personnes de nationalité étrangère à la naissance et les moins diplômés répondent moins aux annonces. « Ils ont davantage recours aux réseaux que d’autres catégories », notent les auteurs, Géraldine Rieucau et Guillemette de Larquier. L’annonce impose en effet « un format relativement standard, qui fixe des exigences en matière de diplômes et d’expérience, qui a même tendance à les durcir. Alors qu’au sein des réseaux personnels, si la personne ne correspond pas totalement aux critères, l’intermédiaire peut mettre en avant des compétences annexes ». À cette segmentation s’ajoute celle des postes proposés, puisque les offres s’adressent davantage aux professions intermédiaires, aux commerciaux, en particulier. La multiplication des annonces « sans que les requis attendus soient exagérément durcis » pourrait contribuer à « réduire les inégalités sur le marché du travail et renforcerait sans nul doute la crédibilité des politiques qui incitent les demandeurs d’emploi à lire et répondre aux annonces ». D’autres « élargissements » seraient souhaitables, comme inciter les PME à publier leurs offres, avec une aide de Pôle emploi pour le traitement des candidatures.