Accrochez-vous bien. Le 1^er octobre 2015 sera un jour de grosses perturbations financières. Ce jeudi-là, une crise des dettes souveraines va secouer le monde, annonce depuis… 1998 l’analyste financier américain Martin Armstrong, dont L’Oracle dresse le portrait. Un escroc, un excentrique ou un génie ? Le très sérieux New Yorker posait la question en 2009, alors que le fondateur du cabinet de prospective Princeton Economics International était incarcéré. Créateur d’un fonds spéculatif, il est accusé fin 1999 d’avoir trempé dans une escroquerie présumée de 700 millions de dollars. Résultat : douze ans de prison, sans procès mais un « plaider-coupable ». « Quoi qu’il ait fait, il ne méritait pas un tel traitement », souffle un ex-client.

L’incarcération n’était qu’un moyen pour le faire craquer, martèle l’analyste autodidacte, tout au long du film de Marcus Vetter et Karin Steinberger. Il y raconte sa version des faits, troublante. Ce que le quasi-septuagénaire, millionnaire à 15 ans mais ruiné en 2011, n’avait jamais fait. Il faut tenir bon : nous voilà plongés au cœur de manipulations frauduleuses mêlant banques et agences d’État américaines. Leur but, selon Armstrong ? S’approprier le code source, qu’il a créé, modélisant le cycle dépression-prospérité. Celui qui lui a permis de prédire le krach de 1987 et, demain, la crise des dettes. Il n’y a, pour lui, qu’une issue : que les États arrêtent de s’endetter et restructurent leurs dettes. Son combat.

L’Oracle (93 min) de Marcus Vetter et Karin Steinberger. Sortie le 16 septembre.