Ce livre n’est pas le management pour les nuls, mais il épouse la même volonté d’accessibilité et de pédagogie. Son auteur prétend aider le lecteur à faire le tour de cette discipline, loin d’être une science, qui recouvre quatre situations bien différentes : manager ses collaborateurs, ses projets, se manager soi-même et enfin… « manager son management ». Les collaborateurs, c’est bien sûr le gros morceau. Mais Marc Jumbert accorde aussi une grande importance aux méthodes d’appréciation des risques attenants à la gestion de projet. Le prof de Centrale et de Sciences Po garde le prétendu meilleur pour la fin : savoir manager son management, autrement dit sa hiérarchie. Hélas, ce n’est pas le chapitre le plus surprenant : avec un peu de bon sens, on fait ou on évite de faire, sans l’avoir lu, ce qu’indique l’ouvrage. L’auteur a l’humilité de reconnaître que, même avec tous ces conseils, les choses peuvent mal tourner. Et qu’une des premières qualités consiste, à tout moment, à savoir « rester serein ».

Dans son préambule, Daniel Brechignac pose comme une fatalité de l’économie moderne le fait que « l’entreprise bouge sans cesse » et donc que les hommes qui la constitue aussi. Cela l’amène à ce constat : « Voilà pourquoi vous vous retrouvez dehors aujourd’hui ou pourquoi vous vous retrouverez dehors vous aussi un jour ou l’autre. »

Comment réussir à tirer le mieux parti de ce moment difficile ? Pour l’auteur, tour à tour créateur d’entreprises, cadre salarié et dirigeant, tout commence au pot de départ. La période de deuil qui s’ensuit est inévitable, mais il faut vite se mettre en configuration de recherche d’emploi. Ce qui, ici, s’apparente à un entrainement commando, où la forme physique compte presque autant que le projet professionnel.

L’ouvrage donne aussi des conseils sur l’art de mobiliser ses réseaux… ou ceux des autres. Et vante les formules d’incubateurs interentreprises pour le reclassement des cadres dirigeants. Sans pathos, ni recettes miracles, un essai roboratif.