Bientôt, on pourra faire du shopping sept jours sur sept et même jusqu’à minuit ! Les fashionistas peuvent remercier Emmanuel Macron et sa fameuse loi promulguée début août, autorisant les magasins à ouvrir jusqu’à 12 dimanches par an et même 52 dans les zones touristiques internationales (ZTI). Un texte très décrié qui tente de régler le pataquès autour du travail le jour du Seigneur. Entre rapports multiples et création de régimes d’exception, le sujet fait figure de patate chaude pour les gouvernements successifs, de droite comme de gauche.

Mais la croix que s’apprêtent à faire de nombreux salariés sur le repos dominical, au nom de la relance de la consommation, met en émoi les syndicats. En lien avec les collectivités territoriales concernées (Paris, Nice, Cannes, Deauville), ils ont jusqu’au 15 septembre pour se prononcer sur ces ZTI dont la liste leur a été transmise… la veille du 15 août. Et jusqu’au 15 octobre en ce qui concerne les 12 gares éligibles.

Purement consultatifs, leurs avis ne devraient pas pouvoir empêcher la publication des décrets d’application. Emmenés par le Clic-P, l’intersyndicale du commerce parisien qui réunit la CGT, SUD, l’Unsa et la CFDT, les anti-loi Macron vont donc occuper la rue pour obliger les magasins à maintenir leurs rideaux fermés.

Une intersyndicale est prévue le 8 septembre. Et des mouvements sociaux sont redoutés par les directions. Après la rue, le Clic-P envisage de porter le fer devant les tribunaux. Ce qui lui a plutôt bien réussi jusque-là. Jean-Claude Mailly, le leader de FO, a aussi prévenu que son organisation étudiait les voies de recours juridiques. À Bercy, on rappelle que les dimanches travaillés seront soumis au volontariat et à un accord collectif dans les entreprises de plus de 11 salariés, prévoyant des compensations. Insuffisant pour le collectif, qui redoute que le travail sept jours sur sept ne devienne la règle.