Dans l’imaginaire collectif, les salariés français restent d’indécrottables râleurs, prêts à cesser le travail à la première occasion. Une réputation largement surfaite, ou obsolète, au regard des statistiques récentes. En 2013, dernier exercice mesuré par la Dares, seules 1,2 % des entreprises du secteur marchand employant au moins 10 salariés ont connu un mouvement de grève ! Soit le plus faible score de la décennie, marquée par un seul « pic », en 2010, avec un taux de… 3,3 %.
Le nombre de jours de grève se maintient à un très bas niveau. En 2013, les employeurs du secteur concurrentiel n’ont eu à déplorer que 79 jours d’arrêt de travail pour 1 000 collaborateurs. Dit autrement, un salarié sur douze, en moyenne, s’est mis en grève… un jour dans l’année. Pas de quoi déclencher la révolution. Certains secteurs connaissent, néanmoins, une conflictualité beaucoup plus forte. Il en va ainsi de celui des transports et des entrepôts, qui a essuyé 407 jours de grève pour 1 000 salariés. À l’inverse, la construction n’en a connu que huit.
Les agents de l’état ne méritent pas davantage leur réputation de « grèvophiles ». En 2013, les ministères ont enregistré 261 067 journées perdues pour « fait de grève ». Il s’agit du deuxième plus faible volume après le plancher de 2012 (124 996 jours).
→ 2003, ANNUS HORRIBILIS
Le dernier pic de conflictualité date de l’année 2003, marquée par la réforme Fillon des retraites. La fonction publique d’état avait alors débrayé à hauteur de 3,6 millions de jours, soit deux fois plus qu’en 2010.
→ ENSEIGNANTS (UN PEU) EN COLÈRE
Sans surprise, ce sont les fonctionnaires de l’éducation nationale qui concentrent l’essentiel des jours de grève (188 522 jours), devant ceux de Bercy (36 234 jours). Mais les enseignants sont aussi les plus nombreux.
Source : DGAFP, 2014.
des conflits portaient sur les salaires, en 2013. Et 34 % sur l’emploi, un taux en forte hausse avec la crise.
Source : Dares, 2015