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Économie sociale : des dirigeants mieux formés

Le journal des RH | Formation | publié le : 02.06.2015 | Manuel Jardinaud

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Économie sociale : des dirigeants mieux formés

Crédit photo Manuel Jardinaud

L’offre de formation sur le management dans l’ESS s’étoffe pour répondre aux besoins de compétences en stratégie et en innovation.

C’est le dernier-né d’une liste qui grossit d’année en année : en décembre 2015, l’université Paris-Dauphine et le Groupe SOS lanceront un diplôme universitaire Business management mention « entrepreneur social ». Une formation destinée au secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) qui regroupe mutuelles, fondations, structures du social et du médico-social. « Nous savons, tant dans notre groupe que dans l’ensemble du secteur, qu’il existe un vrai besoin de compétences pour les cadres et les dirigeants », assure Nicolas Froissard, vice-président du Groupe SOS (12 000 salariés, 350 établissements). De fait, l’ESS évolue. « On est passé d’un modèle d’association militante, s’appuyant souvent sur des bénévoles, à un système avec des structures plus importantes dirigées par des managers professionnels », note Kévin André, directeur académique du diplôme de niveau I Management général pour l’entreprise sociale délivré par l’Essec. Une tendance qui plaide pour une offre de formation plus étoffée. D’autant plus que le secteur est en croissance, qui emploie 10 % des salariés en France. « Au-delà de leur expertise sociale, les managers doivent avoir des compétences en stratégie et être innovants », ajoute Kévin André. C’est sur ce créneau que se positionnent les écoles de management et certaines universités. Elles tentent ainsi de se différencier de l’historique Cafdes, le certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale, sésame pour diriger un établissement ou une association.

La stratégie à l’honneur

À Paris-Dauphine, le diplôme sera plutôt un complément, car ouvert aux bac + 3. À raison de trente jours, répartis sur douze mois, axant les apprentissages sur l’analyse de l’environnement économique et social, le diagnostic social de l’organisation et la capacité à initier des projets à enjeu sociétal. La première promotion accueillera de 20 à 30 stagiaires.

L’Essec, l’un des précurseurs avec sa formation ouverte en 2007, veut, elle, concentrer sa pédagogie sur la stratégie. « Auparavant, l’État, via la réglementation, pilotait de fait la stratégie de ces structures. Aujourd’hui, il y a une nécessité d’innovation et d’entrepreneuriat », note Kévin André. L’école offre ainsi un cursus de quarante-neuf jours sur neuf mois, avec une prééminence d’en seignements consacrés au management et à la conduite du changement.

D’autres établissements ont déjà investi ce champ, tels Kedge Business School, qui propose un executive master Management des structures d’action sociale et de santé, ou l’IAE de l’université de Caen avec son master Management de l’économie sociale et solidaire. Pour l’essentiel, ces cycles attirent des cadres déjà en poste dans l’ESS. Mais ils séduisent aussi, à la marge, des managers issus du secteur lucratif. La quête de sens et l’appétence pour un modèle différent fondent alors leur motivation.

Auteur

  • Manuel Jardinaud