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Idées

L’essentiel du management

Idées | Livres | publié le : 02.06.2015 |

Le Renversement psychologique. Pour développer notre intelligence motivationnelle, Michael J. Apter. InterÉditions. 320 pages, 28 euros.

C’est un livre qui dépasse le seul champ du management pour s’interroger sur « le paradoxe humain ». Qu’est-ce qui nous pousse à agir de manière contradictoire ? Pour Michael J. Apter, l’auteur, il y a deux logiques en nous, celle de la vérité, pour laquelle la contradiction n’a pas de sens, et celle du désir, qui possède sa propre rationalité. Le livre raconte quatre vies marquées par des comportements contradictoires parfois choquants, puis déroule sa pelote. On fait connaissance avec les « émotions négatives », les paradoxes liés au processus d’identification aux autres, le redoutable pouvoir de la sympathie. En conclusion, l’auteur se demande si… le zigzag n’est pas notre état naturel. Une bonne grille d’analyse des comportements professionnels.

Les Risques du travail, sous la direction d’Annie Thébaud-Mony, Philippe Davezies, Laurent Vogel et Serge Volkoff. Éd. La Découverte. 608 pages, 28 euros.

Ce gros ouvrage recense toutes les formes de risques du travail. Thomas Coutrot y revisite plusieurs décennies de réorganisation du travail, en insistant sur les limites de ce remède néolibéral : « Les salariés, en particulier les plus qualifiés, vivent mal la trahison de la promesse d’autonomie », souligne-t-il. Tommaso Pardi, lui, fait une critique en règle du système Toyota qui voyage mal hors d’Asie. Thomas Amossé dresse un tableau des conditions de travail en Europe, toujours très inégalitaires. Corinne Gaudart examine les conséquences de l’intensification du travail. On trouve aussi des contributions sur le stress, les TMS ou le bruit qui font de ce livre une somme sur l’évolution des approches du risque professionnel.

En découdre. Comment les ouvrières ont révolutionné le travail et la société, Fanny Gallot. Éditions La Découverte. 282 pages, 19,50 euros.

L’ouvrage donne pour une fois la parole aux femmes ouvrières, celles qui furent victimes des « charrettes » du tournant des années 2000, en choisissant deux entreprises emblématiques : Chantelle et Moulinex. Cette génération 68, qui baignait dans l’obsession du « temps de vivre », le problème que représentait alors la maternité, les conditions de travail déshumanisées, la lancinante inégalité salariale et les « grèves de femmes ». Avant que la crise ne mette de plus en plus l’accent sur leur statut de victimes. Bâti sur des témoignages, un beau portrait de génération.