Chez Labeyrie, les salariés sont invités à ne pas garder leurs problèmes pour eux. En cas de graves difficultés personnelles, les 1 500 collaborateurs peuvent demander de l’aide auprès de la direction des ressources humaines du producteur de foie gras. Celle-ci les orientera, sans demander de détails, vers la « passerelle solidaire ». Elle met à leur disposition des professionnels de l’accompagnement social, hors de l’entreprise. En presque deux ans, ce service, dispensé par le centre de formation Insup, a été utilisé par une grosse quarantaine de salariés.

« Les problèmes de surendettement, de logement, mais aussi familiaux, comme la maladie d’un proche, sont les situations les plus courantes. Les conseillers les aiguillent pour trouver des solutions », explique Christophe de Lagoutine, DRH de Labeyrie. Les employés peuvent ainsi se faire assister pour faire une demande d’aide sociale, déposer un dossier de surendettement, ou rééchelonner leurs factures énergétiques impayées. Ils peuvent aussi obtenir du soutien psychologique en cas de souffrance morale.

Ce dispositif, à moitié financé par le Fonds social européen, soulage les managers, souvent démunis. Il peut aussi contribuer à réduire l’absentéisme. Le relatif « succès » du service jette en tout cas une lumière crue sur la situation de certains employés, de l’aveu même du DRH : « Les difficultés pour boucler les fins de mois s’accroissent, or la solidarité s’affaiblit », constate-t-il.