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“Nous expérimentons un changement de modèle”

Le journal des RH | Formation | publié le : 02.04.2015 | Manuel Jardinaud

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“Nous expérimentons un changement de modèle”

Crédit photo Manuel Jardinaud

La réforme de la formation professionnelle a-t-elle changé la donne pour Agefos PME ?

Nous avons un invariant, c’est notre volonté de proximité, d’autant plus que nous nous occupons des PME. De notre histoire paritaire née il y a quarante ans dans les territoires, nous conservons nos associations régionales pour y adosser la politique de service voulue par 50 branches. Nous avons besoin de cette autonomie de gestion pour répondre aux politiques régionales. Mais nous expérimentons un changement de modèle avec notamment un fort besoin de reconversion d’agents administratifs. Nous devons développer leurs compétences sur de nouvelles activités, comme sur l’apprentissage. Nous renforçons aussi les fonctions liées au contrôle et à la qualité.

Que proposez-vous aux entreprises dans le cadre de cette évolution ?

À la suite d’un avenant à notre accord constitutif de 2011 signé par la CGPME et les confédérations syndicales de salariés, nous invitons les PME à souscrire « une garantie formation » pour qu’Agefos PME puisse les accompagner dans le développement de leur investissement formation. Cela passe par un conseil individualisé et un soutien sur les nouvelles obligations sociales. Pour cela, nous devons mettre en place un double mécanisme : financier, via les fonds de l’Opca, et d’incitation fiscale, sur lequel nous réfléchissons. En outre, nous proposons, à côté du régime de contribution obligatoire de 1 %, un système dit volontaire, comme le permet la loi. Il s’agit d’un régime de financement facultatif pour les entreprises qui, quelle que soit leur branche, consentent un effort supplémentaire sur la formation. Si nous montrons notre capacité à développer ce nouveau modèle, nous prouverons que la gestion paritaire est efficace et utile pour faire vivre des mécanismes de mutualisation.

Sur la contribution volontaire, 12 Opca de branche dénoncent la logique de concurrence ouverte qui vous permet de prospecter sur leurs terres. Que leur répondez-vous ?

Dans certaines branches, la baisse des investissements pour la formation est prévisible. Mais si les Opca développent eux-mêmes leur propre offre de services, les entreprises de leur champ n’auront pas besoin d’aller vers l’interprofessionnel. Si elles le font, c’est qu’elles ne trouvent pas dans leur secteur la vraie politique conventionnelle de mutualisation dont elles ont besoin. J’invite donc ceux qui nous critiquent à mettre en place une stratégie ambitieuse en faveur de l’investissement formation dans leur champ. u Manuel Jardinaud

Auteur

  • Manuel Jardinaud