La création d’une fondation n’est pas réservée aux groupes internationaux. C’est ce que démontre Segeco, un cabinet d’expertise comptable de 600 collaborateurs qui vient d’instaurer la sienne pour aider les associations tournées vers les jeunes. Segeco tient sa réussite économique des valeurs d’entraide. « En 2007, le créateur est parti en retraite. Pour rebondir, nous avons élaboré un projet d’entreprise fondé sur la solidarité, l’exemplarité et l’adaptabilité. Puis nous avons réorganisé le travail et le management en fonction », raconte Jean-Loup Rogé, le P-DG de Segeco. Les managers ne bénéficient pas de conditions de travail particulières, la participation et l’intéressement sont distribués à part égale, quel que soit le niveau hiérarchique. Cinq ans plus tard, forte d’un développement spectaculaire, la direction de la PME veut aller plus loin. « Nous avons cherché à traduire nos valeurs par une action concrète sur notre environnement », poursuit le P-DG. Consultés, les salariés optent pour une aide aux jeunes de 15 à 30 ans en difficulté en raison de problèmes de santé, d’un échec scolaire ou professionnel. « L’objectif est de leur permettre de se réinsérer professionnellement », précise Jean-Loup Rogé. La fondation peut d’ores et déjà compter sur une dotation de 1,5 million d’euros. À parité en apport financier et en mécénat. « Un nombre significatif de salariés ont souhaité s’investir personnellement et consacreront des heures de travail à mettre leurs compétences au service d’associations que nous soutenons ou de jeunes bénéficiaires. » La solidarité est une belle méthode de management.