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La France modère ses salaires

Actu | L'éco du mois | publié le : 07.03.2015 | Alain Roux

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La France modère ses salaires

Crédit photo Alain Roux

En France, le coût salarial horaire a moins progressé qu’en Allemagne et en Italie, indique l’Insee dans son étude comparative publiée le 11 février 2015. Entre 2008 et le 3e trimestre 2014, celui-ci a augmenté de 11,1 %, contre respectivement 13,1 % et 15,8 % chez ses deux voisins. Si ce coût horaire ne reflète pas les disparités de productivité entre les pays, il a le mérite de mesurer ce que paie réellement l’employeur en termes de salaire et de charges (cotisations, frais de formation, taxes), déduction faite des subventions perçues. Les charges représentaient en France « 34 % du coût en 2012, soit le plus fort niveau en Europe ». Un tournant s’est opéré en 2013 : avec le CICE, cette part est descendue à 32 % en France contre 33 % en Suède (chiffres Eurostat), devenue championne de la catégorie.

Ainsi, au 3e trimestre 2014, le coût horaire français atteignait certes un niveau élevé, à 35,70 euros. Mais sa hausse restait « modérée » comparée à celle de nos partenaires les plus proches. Dans le même temps, l’Allemagne a revalorisé ses salaires et instauré un Smic, effectif depuis le 1er janvier 2015 (8,50 euros l’heure). En Italie, les réformes du marché du travail lancées en 2012 ont principalement porté sur la simplification des procédures de licenciement et du recours aux CDD, avec de grands efforts en matière de fiscalité intervenus à partir de 2014 (baisse de la taxe régionale Irap).

Avec la crise de la dette, par ailleurs, les pays à bas prix ont accentué leur avantage comparatif, au détriment d’une harmonisation européenne. « Alors qu’entre 1996 et 2008 les coûts du travail tendaient à se rapprocher, le mouvement est plutôt inverse depuis la crise. Le coût du travail tend à baisser davantage ou à augmenter moins fortement dans les pays où il était déjà relativement faible en 2008. » C’est le cas de la Grèce et du Portugal qui ont connu une réduction de leurs coûts salariaux, respectivement de 11,6 % et 1,1 %. Pour le gouvernement fraîchement élu d’Aléxis Tsipras, ce n’était d’ailleurs pas tenable : le salaire minimum passera ainsi de 580 à 750 euros d’ici à 2016.

Auteur

  • Alain Roux