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Vie des entreprises

Le textile qualifie ses opérateurs

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.11.2000 | Valérie Lespez

Avec l'Éducation nationale, l'Union des industries textiles relance ses parcours de formation modulaires menant au CAP.

L'antienne est connue : avec la transformation des processus industriels, l'évolution des organisations et l'intégration des nouvelles technologies, les entreprises demandent à leurs salariés d'être « de plus en plus réactifs, autonomes et polyvalents », rappelle Xavier Royer, directeur de la formation à l'Union des indus tries textiles. Pour préparer les ouvriers du secteur à négocier ce virage, la fédération professionnelle a inventé, dès 1995, des « parcours modulaires qualifiants » (formations à la carte en fonction des besoins) menant au CAP, en partenariat avec le ministère de l'Éducation nationale. Mais seule une dizaine d'entreprises les ont adoptés.

Pour relancer la machine, l'Union des industries textiles vient de conclure un accord-cadre avec l'Éducation nationale, d'ouvrir le dispositif aux industries de l'habillement et de l'élargir au brevet professionnel (BP). « En signant cet accord, nous souhaitons élargir notre communication et lever les freins qui perdurent. Les instances du ministère (rectorats, Greta) ne sont toujours pas convaincues de l'intérêt de ces formations. Et certaines entreprises n'éprouvent pas le besoin de diplômer leurs opérateurs. Les PME, notamment, butent sur la mise en place de ces parcours», précise Xavier Royer. « Ils nécessitent un accompagnement lourd pour l'entreprise », reconnaît Valérie Crand, responsable des ressources humaines des Ateliers AS. Cette filiale de 200 salariés du groupe Hermès a conduit, depuis 1997, 33 ouvriers au CAP. Cinq d'entre eux devraient décrocher leur BP par le même biais en janvier 2001. « J'ai beaucoup discuté avec les organismes de formation, notamment ceux de l'Éducation nationale, pour que chacun des stagiaires bénéficie d'une formation correspondant à ses propres besoins, et pour que les enseignements généraux soient reliés à des situations de travail », poursuit Valérie Crand. Les Ateliers AS souhaitent continuer à former leurs opérateurs de cette manière, dans le cadre de promotions réunissant des stagiaires de plusieurs entreprises.

Un dispositif en trois étapes

Entre système de validation des acquis (VAP) de l'Éducation nationale et certificats de qualification professionnelle (CQP) des branches, ces parcours permettent aux salariés volontaires de décrocher un CAP exploitation d'installations industrielles, conducteur d'installation de production par procédés ou prêt-à-porter. Le dispositif se décline en trois étapes : positionnement du salarié en fonction des capacités attendues dans son métier (rédaction d'un dossier, observation sur le poste de travail, questionnaire sur CD-ROM, entretien), définition et réalisation du parcours de formation, présentation des résultats devant un jury et délivrance du diplôme.

« Nous avons voulu jouer la carte du diplôme, car les deux tiers des quelque 112 000 ouvriers du secteur n'ont aujourd'hui aucun bagage, précise Xavier Royer. Or le textile perd 4 % de ses effectifs par an. Et les moins qualifiés restent les premiers touchés. » Munis d'un CAP, les opérateurs devraient plus facilement garder leur place dans les entreprises textiles, ou s'orienter plus aisément vers d'autres secteurs d'activité. L'objectif de l'Union des industries textiles est ambitieux : évaluer 1 000 salariés et en diplômer 200 (au lieu de 200 en 2000) sur dix bassins d'emploi, contre deux jusqu'ici.

Auteur

  • Valérie Lespez