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Idées

Qualificatifs pour la nouvelle année

Idées | Bloc-notes | publié le : 02.02.2015 | Dominique-Jean Chertier

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Qualificatifs pour la nouvelle année

Crédit photo Dominique-Jean Chertier

L’innommable

Comment imaginer une chronique sociale de début d’année sans rendre hommage aux victimes des attentats de Paris ? Sans dire notre respect pour ces journalistes, ces policiers, qui sont tombés dans l’exercice de leur métier. Sans dire notre compassion pour les familles des victimes d’une barbarie que l’on pensait appartenir au passé. Sans dire notre admiration pour le dévouement des fonctionnaires de police ou des personnels de santé. Sans dire le réconfort qu’a été cette levée en masse du peuple de France, d’Europe et d’ailleurs pour exprimer son refus de ces atteintes innommables à la liberté de penser, de croire et de s’exprimer. Car, sans cette liberté, il serait dérisoire de bavarder sur les acquis sociaux, la protection sociale ou la compétitivité des entreprises…

Le dérisoire

En matière de dérisoire, un grand syndicat de salariés semble s’être surpassé. Au point de copier dans les plus menus détails les travers de certains partis politiques. On avait eu les questions immobilières, qui défrayaient naguère les chroniques ministérielles. Puis les aménagements de bureaux, dont la surface permettait d’apprécier le pouvoir réel ou putatif. Enfin, les coups tordus d’appareil. On a même eu droit à des prises de position qui relevaient plus des attaches personnelles que des mandats dûment conférés. Certains, voulant s’accrocher à des restes d’optimisme, ont affirmé que c’était là la conséquence d’une absence de ligne idéologique. En fait, dans toutes les institutions, les dérives et les querelles personnelles ne font que traduire la lente désintégration des structures. Comment s’étonner que les syndicats se retrouvent, hélas, au même niveau de confiance que les partis politiques, bien loin derrière les hôpitaux, l’armée et la police ? ! Mai 68 est loin…

La dynamique

La population française continue d’augmenter, essentiellement parce que les naissances sont en hausse et les décès en baisse. L’espérance de vie a continué de croître, selon l’Insee, de près d’un trimestre chaque année depuis dix ans. Au point d’atteindre plus de 79 ans pour les hommes et de 85 ans pour les femmes. Près de 20 % de la population a désormais plus de 65 ans. Voilà qui trace pour les décideurs d’aujourd’hui et de demain les défis majeurs que le pays doit relever avec détermination et optimisme : celui du début de vie et celui de la vieillesse. L’éducation, l’âge de la retraite, la dépendance. La population et les responsables politiques savent se lever pour défendre les valeurs essentielles. Ils devraient savoir traiter avec la même force les questions qui vont structurer notre société pour les générations actuelles et futures.

L’intouchable

Que la puissance publique décide de déverrouiller quelques professions réglementées, c’est bien. Qu’elle s’arrête à la portière des taxis parisiens pour éviter une thrombose, c’est moins bien. Qu’elle fasse tout cela sur la base des conclusions d’un rapport écrit par des fonctionnaires qui n’envisageraient jamais de modifier leur propre statut, ni même de l’abandonner lorsqu’ils vont gagner de l’argent dans le privé, ce n’est pas bien du tout. Qu’elle envisage de sanctuariser dans la loi le financement de l’intermittence de la culture en la faisant reposer, notamment, sur les employés précaires des supermarchés mais pas sur les professeurs d’université, c’est franchement insupportable. Mais intouchable.

Auteur

  • Dominique-Jean Chertier