logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actu

Remettre sur pied l’apprentissage

Actu | L’éco du mois | publié le : 02.02.2015 | Alain Roux

Image

Remettre sur pied l’apprentissage

Crédit photo Alain Roux

Le Conseil d’analyse économique prône une « réforme en profondeur » des formations en alternance dans une note publiée le 7 janvier 2015 à laquelle a contribué le Prix Nobel Jean Tirole. L’apprentissage ne jouerait pas son « rôle clé » en faveur de l’emploi, comme c’est le cas en Allemagne, en Australie, en Autriche ou en Suisse. En effet, la part des jeunes sans diplôme à leur entrée en apprentissage a chuté de 60 % en 1992 à 33 % en 2013, alors que la littérature scientifique montre qu’en matière d’insertion professionnelle l’alternance est plus efficace chez les moins diplômés. Ce système de formation profite davantage à l’enseignement supérieur.

Le remettre sur pied passerait par quatre grandes incitations. La première consiste en une grande simplification, en fusionnant contrat d’apprentissage et contrat de professionnalisation, et en unifiant leurs financements dans une subvention unique. La deuxième : donner la possibilité aux entreprises d’ouvrir des formations quasi exclusivement professionnelles, sans contenu général, dont la qualité serait scrutée de près par une commission nationale. La troisième : instaurer pour les employeurs un bonus-malus lié au devenir de l’apprenti (son embauche au terme du contrat, dans l’entreprise ou ailleurs). Aujourd’hui, le poids de la contribution supplémentaire à l’apprentissage varie en fonction du seul pourcentage d’alternants. La quatrième : concentrer les moyens publics sur l’embauche de jeunes peu qualifiés, en allouant les ressources de la taxe d’apprentissage à l’apprentissage plutôt qu’à l’enseignement supérieur, comme c’est majoritairement le cas aujourd’hui, et en puisant dans le budget des emplois d’avenir.

Les auteurs réclament une intervention publique sur l’alternance afin de répondre à la problématique des jeunes en situation d’échec scolaire, « facteur de chômage » et qui entraîne un « coût social significatif », que les entreprises « n’ont pas de raison d’internaliser ». Reste que l’apprentissage est, en fin de carrière, moins favorable aux réorientations professionnelles que l’enseignement général.

Auteur

  • Alain Roux