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Mieux vaut suivre les chômeurs

Actu | L’éco du mois | publié le : 29.12.2014 | Alain Roux

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Mieux vaut suivre les chômeurs

Crédit photo Alain Roux

Dans une note du 3 décembre 2014 intitulée « Et si les (vraies) réformes étaient ailleurs ? », le think tank progressiste Terra Nova répond à l’Institut Montaigne, plus libéral, sur la question des « droits et devoirs » des chômeurs. Plutôt que de renforcer des contrôles déjà existants, ou de contraindre les chômeurs à exercer des travaux d’intérêt général en échange de leur allocation, l’idée est de consacrer davantage de moyens à leur accompagnement, via de nombreux entretiens avec Pôle emploi.

Une étude de l’Institut général des Finances de 2011 a révélé l’efficacité des contacts fréquents entre les demandeurs d’emploi et leur conseiller, pratiqués chez nos voisins européens : en France, les sorties mensuelles vers l’emploi concernaient à peine 5 % des demandeurs d’emploi des catégories A, B et C, contre 9,1 % en Allemagne et au moins 8,2 % au Royaume-Uni, en 2010. Or, selon une étude du cabinet Idea Consult de décembre 2012, la France consacre seulement 1 641 euros par an à l’accompagnement, contre 2020 en Allemagne, 1 746 au Royaume-Uni, et même 3 018 en Suède. Des dépenses bien inférieures aux pertes de prélèvements obligatoires (cotisations sociales manquantes à l’Urssaf, baisse de l’impôt sur le revenu et des rentrées de TVA), estimées à 16 411 euros par an, en moyenne, en France, pour chaque chômeur.

Pôle emploi a mené une évaluation sur les contrôles des chômeurs dans trois régions (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Franche-Comté, Poitou-Charentes) pendant dix mois. Résultat (en octobre 2014), « les radiations pour insuffisance de recherche d’emploi représentent 2,7 % du total des sorties de la liste des demandeurs d’emploi contre 0,1 % hors zones expérimentales ». Dans cette minorité sanctionnée, la majorité des personnes ne percevaient de toute façon plus d’allocations. En période de crise, Terra Nova estime que, faute d’un marché de l’emploi suffisamment « dynamique », les effets des contrôles et des sanctions sont encore moins probants sur la reprise d’emploi.

Auteur

  • Alain Roux