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François Asselin : le quinqua qui veut rajeunir la CGPME

Actu | Eux | publié le : 29.12.2014 | Stéphane Béchaux

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François Asselin : le quinqua qui veut rajeunir la CGPME

Crédit photo Stéphane Béchaux

Non, la guerre des chefs n’aura pas lieu. Pas à la CGPME tout au moins. Le 21 janvier, Jean-François Roubaud cédera son poste à François Asselin sans la moindre goutte de sang. Plutôt rare, ces temps-ci ! « On souhaitait montrer que notre organisation était responsable. Et on ne voulait pas se priver des compétences des uns ou des autres », explique le futur leader. Un entrepreneur de 50 ans, aux manettes de la société créée par son père à Thouars (Deux-Sèvres), spécialisée dans la menuiserie, la charpente et la ferronnerie. Poussé en douceur vers la sortie, Jean-François Roubaud, 70 ans, s’est donc résolu à lâcher les rênes. Candidate putative au fauteuil, la vice-présidente chargée des affaires sociales, Geneviève Roy, s’est elle aussi désistée. Pour mieux garder ses dossiers.

Dans l’organisation, voilà des mois que le nom de François Asselin circule. Père de quatre enfants, cet homme chaleureux et direct dispose du parfait pedigree. Président de la CGPME de Poitou-Charentes, il peut compter sur le soutien des structures territoriales. Patron très engagé au sein de la Fédération française du bâtiment (FFB), il bénéficie de l’appui du premier bailleur de la maison. « Voilà des mois que la FFB travaille à la succession de Roubaud. Depuis que l’UIMM n’y fait plus la pluie et le beau temps, elle mise sur la CGPME pour défendre ses positions », analyse un dirigeant de la fédération rivale, celle des travaux publics.

Strasbourg, Montpellier, Bordeaux… Depuis des semaines, François Asselin bat la campagne. « On peut avoir l’impression que l’appareil est obsolète mais, sur le terrain, je rencontre énormément de jeunes dirigeants prêts à s’investir », assure le futur porte-parole des petits patrons. Soucieux de donner l’exemple, il s’est engagé à faire modifier les statuts. Pour limiter à deux, soit dix ans, le nombre de mandats du président. « Il faut que les dirigeants soient de passage, pas qu’ils fassent de l’organisation leur machin », justifie-t-il. Parmi ses autres chantiers internes, le « toilettage des méthodes, de telle sorte qu’on travaille de façon plus transversale ».

Entrepreneur dans le bâtiment, François Asselin n’a rien de l’artisan maçon. Titulaire d’un DUT de comptabilité, il n’est pas du métier. À ses débuts, il travaille dans une entreprise de fournitures de bureau allemande, AEG Olympia. En 1993, il rachète l’entreprise familiale et se lance. Avec succès. En deux décennies, les 44 salariés deviennent 140. Et la maison se taille une jolie réputation dans la restauration du patrimoine. Un savoir-faire qu’elle exporte aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou en Suisse chez de riches clients. Ce positionnement haut de gamme ne l’empêche pas de porter les valeurs traditionnelles de la CGPME. Fervent opposant au compte François Asselin se bat contre la paperasse : « Les dirigeants patrimoniaux passent plus de temps à répondre à l’administration qu’à développer leur boîte. » Il entend aussi faire de son organisation une vraie force de propositions. « Les Français doivent accepter de perdre en sécurité pour gagner en liberté. Il faut encourager ceux qui prennent des risques », martèle-t-il.

Auteur

  • Stéphane Béchaux