Sans croissance robuste, pas d’inversion de la courbe du chômage. Malgré une augmentation de 1,1 % du PIB prévue pour 2015, celui-là augmentera encore de 0,1 point l’année prochaine pour atteindre 9,8 % de la population active, estime l’OFCE dans ses dernières perspectives économiques pour la France. Et ce malgré l’impact positif des politiques en faveur de l’emploi. Depuis 2011, les destructions d’emplois ont été massives : 150 000 pertes cumulées dans l’industrie et 80 000 dans la construction, une branche où l’hémorragie se poursuivait encore au début de 2014. Le seul secteur qui surnage est celui des services, où 18 000 postes ont été créés depuis 2011.

La mise en place du CICE, du pacte de responsabilité et des contrats de génération permet de freiner la hausse du chômage mais les volumes d’emplois créés (voir graphique) ne suffisent pas à remonter la pente. Et, fait inquiétant, les entreprises sont encore en situation de sureffectif : « Malgré les destructions d’emplois, en phase de basse conjoncture, elles n’ont pas ajusté l’emploi à hauteur de la perte d’activité », souligne l’OFCE. La sortie de crise n’est donc pas pour tout de suite. Résultat, en 2014 et 2015, c’est l’emploi non marchand qui contribue le plus à la hausse de l’emploi total, grâce à la montée en charge des emplois d’avenir et à l’allongement des contrats uniques d’insertion. Pas brillant.