Sus à la « défiance », à la « complexité » et au « corporatisme » ! Le Conseil des ministres se penchera, le 10 décembre, sur le projet de loi pour « l’activité et l’égalité des chances économiques ». Le premier porté par le nouveau ministre de l’Économie Emmanuel Macron, qui ambitionne de libérer la France de ces trois maladies. Comment ? En élargissant les possibilités de travail en soirée et le dimanche, en réformant les professions réglementées, en libéralisant le transport interrégional par autocar, en professionnalisant la justice de proximité du travail, en cédant entre 5 et 10 milliards d’actifs de l’État… Entre autres. Estampillé loi « la plus antisociale du quinquennat » par la gauche du Parti socialiste, qui s’y opposera fin janvier à l’Assemblée nationale, le texte Macron fait aussi tousser le patron du PS. C’est une « loi fourre-tout », maugrée Jean-Christophe Cambadélis. La partie va être très serrée pour le gouvernement, mis sous pression par Bruxelles. Si la commission Juncker s’est abstenue de sanctionner la France pour son incapacité à se remettre dans les clous des 3 % de déficit public, c’est en partie grâce au projet de loi Macron qui comporte des réformes réclamées de longue date. Le zèle réformateur du gouvernement sera décisif pour obtenir de Bruxelles, en mars, un nouveau délai.