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Le permanent des professions libérales

Actu | Eux | publié le : 04.11.2014 | Éric Béal

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Le permanent des professions libérales

Crédit photo Éric Béal

Double langage ! » Fin octobre, le président de l’Union nationale des professions libérales affiche sa colère. Contre le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, accusé d’avoir déjà écrit son projet de loi sur la croissance alors qu’il promettait une concertation. « Une vaste entreprise de communication gouvernementale des tinée à endormir la vigilance des professionnels libéraux », dénonce alors Michel Chassang. Une mise en scène théâtrale comme les affectionne ce vieux renard de la négociation. En pointe dans la bataille des professions réglementées contre le projet de loi visant à instiller plus de concurrence, Michel Chassang joue le général en chef. « Je coordonne, j’informe les syndicats professionnels et je m’occupe de ce qui les rassemble », précise-t-il. Ceux-ci peuvent compter sur lui pour surveiller les débats parlementaires et réagir à la moindre intervention de l’exécutif.

Car il faut plus qu’un jeune ministre pour impressionner ce médecin généraliste auvergnat, installé à Clermont-Ferrand après avoir exercé à Mauriac et Aurillac. Des ministres, il en a côtoyé beaucoup au cours de sa longue carrière militante, entamée un an après sa première installation. À l’époque, il prend la tête du syndicat des médecins du Cantal. « Le médecin de campagne que j’ai remplacé était président. J’ai pris sa suite », explique-t-il simplement. Le voilà lancé. Un an plus tard, il fonde avec ses collègues de Mauriac le Festival international du film médical et de santé. La suite n’est qu’une longue liste de présidences, vice-présidences et présences dans des instances officielles. Au point que certains confrères dénoncent son « activisme militant, devenu un métier lucratif ». Des critiques que Michel Chassang balaie en expliquant que son indemnité est un forfait mis en place par son prédécesseur. « Le personnage est très représentatif du repli catégoriel et de la défense des avantages acquis des professions libérales », estime Christophe Prudhomme, un urgentiste de la CGT qui le côtoie au sein du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie. Reste qu’après neuf ans à la tête de l’Union nationale des omnipraticiens français, puis douze à la présidence de la Confédération des syndicats médicaux français le Clermontois s’avère un interlocuteur coriace. Un savoir-faire reconnu par Marisol Touraine, la ministre de la Santé, qui le présente comme « une grande figure du syndicalisme médical » et « un redoutable négociateur ».

Des qualités qui en ont fait, l’an dernier, un candidat naturel pour la présidence de l’UNAPL. D’autant plus que les statuts de l’organisation – qui rassemble les professionnels de la santé, du droit et du chiffre – prévoient une alternance automatique à sa tête. C’était alors au tour des médecins et… personne ne s’est présenté contre lui ! Tout le monde n’est pourtant pas sensible à l’aura de ce toubib à l’accent chantant. À l’image de Gérard Maudrux, le président de la Caisse autonome de retraite des médecins de France, qui lui reproche ses tendances hégémoniques. Et ne lui pardonne pas de lui avoir, un jour, imposé un voyage d’Avignon à Paris pour simplement lui dire en face… qu’il allait boycotter son référendum sur l’allocation supplément vieillesse des médecins. « Personne ne fait l’unanimité. Mais à chaque début de mandat, j’ai toujours été adoubé par mon prédécesseur. Mon objectif, c’est de fédérer. Après, il y a ceux qui suivent. Et les autres », répond le généraliste qui ne reçoit plus ses malades que le lundi. Faute de temps.

Michel Chassang 58 ans.

1993-2002

Président de l’Union nationale des omnipraticiens français (Unof).

2002-2014

Président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).

Depuis 2004

Membre du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie.

Depuis 2013

Président de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL).

Auteur

  • Éric Béal