logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actu

Le CICE sert d’abord à investir

Actu | L’éco du mois | publié le : 04.11.2014 |

Image

(en %)

Crédit photo

Près de deux ans après l’instauration du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), le rapport du comité de suivi, publié en octobre, ne dément pas sa réputation d’« usine à gaz » colportée par ses détracteurs. Rappelons qu’en 2014 cet allégement d’impôt représente 4 % des rémunérations versées en 2013 pour les salaires n’excédant pas 2,5 fois le smic. Inscrit tardivement dans les bilans comptables (à partir d’avril 2014 au titre de 2013), une partie des PME ne l’a pas anticipé. De plus, ses finalités sont floues, car il ne vise pas expressément « la lutte contre le chômage », comme les réductions de cotisations dites « Fillon » sur les bas salaires (voir Repère). Le CICE sert, lui, des objec tifs divers et variés de compétitivité. À savoir, l’inves tissement, la recherche, l’innovation, la formation, le recrutement, la prospection de nouveaux marchés, la transition écologique et énergétique, la reconstitution de fonds de roulement.

Ces visées multiples et cette assiette large peuvent aussi constituer des atouts. Les remontées de l’étude de l’Insee « Comment les entreprises comptent utiliser le CICE ? » (septembre 2014) se révèlent positives : 5 000 d’entre elles ont répondu à un questionnaire. Dans l’industrie, le montant moyen perçu par salarié devrait atteindre 877 euros en 2014, contre 653 euros dans les services. Des sommes que 58 % des industriels comptent utiliser pour investir, contre 52 % des entreprises de services. Logiquement, les premiers sont ainsi moins nombreux que les secondes à juger que le CICE aura un « effet positif » sur l’emploi (34 % contre 48 %), les salaires (26 % contre 41 %), ou les prix de vente (30 % contre 32 %). Cette baisse des prix est même un des usages du CICE « les moins prévus » par les sociétés dans leur ensemble. L’étude de l’Insee s’avère toutefois incomplète car les secteurs du commerce et de la construction n’ont pas été interrogés. Apprivoisé pour la première fois cette année, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi montera en puissance en 2015 pour atteindre 6 %, au titre des rémunérations de 2014.

Alain Roux

Le CICE aura-t-il un effet sur… (en %)
Comment intégrer les plus éloignés du marché du travail

Quelque 2 millions de personnes sont durablement éloignées du marché du travail, soit 6,5 % des actifs, selon le dernier rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi, qui s’appuie sur les chiffres de l’Insee. Jeunes non diplômés, handicapés, seniors, détenus, malades, mères de famille ayant interrompu leur activité professionnelle…, les profils sont nombreux. « Ce phénomène ne peut être résolu que par une approche globale, avec des actions fortes de prévention et de retour vers l’emploi », indique le rapport, qui déplore l’absence « de traitement transversal de la question de l’éloignement ».

Parmi les remèdes proposés par le COE, une meilleure anticipation du retour via des contacts en amont avec les demandeurs d’emploi. Histoire d’identifier les actions nécessaires (bilan de compétences, formation, aménagement de poste) ou d’offrir un accompagnement adapté. Ce qui nécessite que Pôle emploi et les services sociaux se coordonnent plus efficacement pour proposer stages, immersions en milieu de travail ou contrats aidés.

Autre piste, la formation professionnelle. En veillant à privilégier les métiers qui recrutent. Et en développant l’alternance pour les adultes et l’insertion par l’activité économique. Enfin, le rapport insiste sur le nécessaire rapprochement entre entreprises et conseillers en insertion, afin que les deux parties puissent nouer des relations de confiance.

E. B.

Taux de chômage de longue durée (en %)L’économie française en chiffres