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Taxis, loueurs, SNCF, tous concurrencés

À la une | publié le : 04.11.2014 | C. A.

Certaines entreprises ripostent en lançant leur propre offre de partage.

Lorsque Nicolas, 46 ans, s’est inscrit sur UberPOP pour faire le chauffeur, son intention était claire. « C’était un complément de revenu, je pouvais gagner de 200 à 250 euros par semaine en roulant trois ou quatre demi-journées », indique ce producteur audiovisuel arrivé en fin de droits Unedic. Le tout au « black », sans carte ni assurance professionnelle. Sans même une quelconque formation, excepté une brève mise au point sur l’application qui calcule le montant de la course et un rappel que le client est roi. Le conducteur lambda, qui n’a aucuns frais à amortir sinon l’essence et l’entretien, voilà la nouvelle bête noire des taxis, déjà bousculés par la concurrence des VTC et la montée du covoiturage – en témoignent les 10 millions d’inscrits sur BlaBlaCar en Europe. Aux yeux du consommateur, « il n’y a pas de distinguo réel entre chauffeur professionnel et particulier », déplore Roméo Pestana, président de l’Association française des taxis. Sauf en matière de rémunération : selon la filiale française d’Uber, les conducteurs sous le statut UberPOP s’en sortiraient moins bien que les professionnels. La justice, saisie en France et dans plusieurs autres pays sur les conditions de la concurrence, s’arrache les cheveux sur ce cas très limite.

CONTRAINTES INÉGALES

. D’autres acteurs se plaignent du business ouvert par le collaboratif. Comme les loueurs de véhicules, dont la clientèle est piquée par des plates-formes Internet comme OuiCar, Drivy ou Deways, qui organisent la lo ca tion de voitures personnelles. « Il faut qu’on joue tous avec les mêmes règles. Le particulier doit lui aussi déclarer son chiffre d’affaires, payer la TVA et l’impôt, afficher les prix, se doter d’une assurance », estime ainsi André Gallin, président de la branche loueurs de courte durée du Conseil national des professions de l’automobile. Une réaction injustifiée, selon Nicolas Le Douarec, président exécutif de Buzzcar : « Nous éduquons les Français à la location, les acteurs traditionnels aussi en profitent. » Directeur général délégué de Rent a Car, Guilhem Mazzia confirme : « Le marché croît à mesure que l’usage croît. » D’ailleurs, son entreprise, comme Hertz ou Avis, lance une offre de voitures en libre-service. Avec, à la clé, des créations d’emplois.

Cet essor du collaboratif touche aussi la SNCF. Concurrencé par les offres de partage de voitures longue distance, l’opérateur est dans la riposte tous azimuts : il incite au covoiturage domicile-travail ou sur long trajet avec son propre site IDVroom. Pour rendre le train attractif, il propose aussi aux clients du porte-à-porte, via des centrales de VTC comme Allocab ou SnapCar, mais aussi… des chauffeurs salariés. Le groupe les trouve chez Navendis, qui en compte 200. « En 2014, on en avait une cinquantaine en équivalent temps plein pour la SNCF, note Nordine Iguedjtal, son directeur général. D’ici un à trois ans, ce chiffre pourrait tripler. »

“Plus de 500 passagers en deux ans”

THIERRY O., utilisateur de BlaBlaCar

Cadre commercial, je travaille la semaine à Boulogne- Billancourt mais je rentre à Dijon le week-end, en voiture. Une amie m’a conseillé de m’inscrire sur ce site. J’y suis d’abord venu pour faire des économies sur les frais d’essence et d’autoroute, que je couvre presque totalement en emmenant des passagers. J’en ai rarement moins de trois. La régularité de mes déplacements me permet d’ouvrir les réservations deux mois à l’avance. Mais le covoi turage m’a aussi permis de faire des rencontres sensationnelles. J’ai transporté plus de 500 passagers en deux ans. J’ai pour règle de toujours attendre mes covoitureurs, même lorsqu’ils sont en retard. J’ai de bons retours sur ma manière de conduire, un élément important pour créer la confiance.

Auteur

  • C. A.