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Petits boulots et prestations bradées

À la une | publié le : 04.11.2014 | A.-C. G.

Artisans et services aux particuliers sont soumis à rude concurrence.

Frizbiz, YoupiJob, Jemepropose, FamiHero, Onbooje, Yooneed… La liste des sites de jobbing qui permettent à tout un chacun de proposer ses compétences aux voisins du quartier n’en finit pas de s’allonger. Ringarde, la petite annonce scotchée sur la vitrine du boulanger. Désormais, tout se passe sur la Toile. La promesse des sites est claire : dénicher rapidement et près de chez vous la perle rare. « On s’engage à trouver en vingt minutes une baby-sitter, dont nous aurons vérifié l’identité », explique Swann Robbes, cofondatrice de FamiHero, une plate-forme qui se développe dans les services à la famille. Pour le seul mois de septembre, le site a reçu 15 000 CV. YoupiJob affichait, lui, en octobre, un vivier de quelque 80 000 jobbers.

RISQUES DE TRAVAIL AU NOIR

En quelques mois, ces nouveaux acteurs sont devenus le paradis des petits boulots pour étudiants. Mais aussi celui des auto entrepreneurs en quête de visibilité, des salariés à temps partiel, des retraités désireux de mettre du beurre dans les épinards. Ils sont aussi devenus le cauchemar de secteurs aussi différents que les services à la personne, la communication ou l’artisanat. Car, à côté des petits jobs, d’autres offres d’emploi émergent. Et elles concernent des métiers à forte valeur ajoutée comme ceux du Web, de l’informatique, de la communication. Sur 5euros.com, Pauline vous propose ainsi d’établir un plan de communication Web pour 5 euros ! Mêmes prix cassés dans les métiers de l’artisanat. Sur le site Jemepropose, vous pouvez trouver une coupe de cheveux à 10 euros, couleur comprise !

Des prestations bradées, au vu des compé tences qu’elles requièrent, qui flirtent au mieux avec le smic, fixé à 9,53 euros brut l’heure. Car l’autre promesse de ces plates-formes est de vous aider à faire de substantielles économies. De quoi faire hurler les entreprises de la Fédération du service aux particuliers, qui pointent les ris ques de travail au noir. Ou encore la Fédération des particuliers employeurs qui, sans vouloir brider le développement de l’emploi direct (qui a perdu 16 500 emplois en équivalent temps plein en 2013), craint que ces sites ne participent à la déprofessionnalisation du secteur.

Pour gagner la confiance des acteurs traditionnels, certaines plates-formes se font fort de rester dans les clous de la légalité. « Nous nous sommes positionnés dès le début sur un service 100 % légal. Nous collaborons avec le Cesu Urssaf pour proposer une solution de paiement en ligne », explique ainsi Swann Robbes, de FamiHero. Frizbiz multiplie sur son site les infor mations sur les obligations des particuliers employeurs, comme celles des jobbers vis-à-vis de l’Urssaf ou des impôts.

Du côté des artisans, le réveil est récent. La Capeb, pour les artisans du bâtiment, avoue ne pas encore avoir planché sur le sujet. De son côté, l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat a choisi de se battre sur le champ des réseaux sociaux. Mi-septembre, elle lançait l’application Inter-Artisans, qui permet de localiser des professionnels près de chez vous, avec l’assurance qu’ils sont inscrits au registre des métiers et que la prestation sera couverte par une garantie.

800 euros

C’est le complément de salaire moyen d’un jobeur très actif sur le site YoupiJob.

41 % des jobeurs sont des hommes actifs.

Source : YoupiJob.

Auteur

  • A.-C. G.