Enseignes de bricolage et loueurs professionnels l’ont longtemps toisé. Mais la situation a bien changé pour le site de partage en ligne Zilok. Normal. Il revendique 300 000 visiteurs par mois et 200 000 objets loués entre particuliers ou pros. De quoi obliger les acteurs à composer avec ce nouveau venu, sur lequel les outils « brico » sont les plus demandés. À l’instar de la décolleuse à papier peint, qui s’emprunte pour 5 euros la journée entre particuliers.

Les loueurs professionnels ont beau proposer ce type de matériel quatre fois plus cher, ils investissent ces sites. Dans le cadre de partenariats avec Zilok et e-loue.com, Loxam en profite par exemple pour diffuser ses offres susceptibles d’attirer les bricoleurs du dimanche les plus exigeants. Car les loueurs gardent une longueur d’avance sur la qualité de leur matériel. « Si demain des filières ou des enseignes développent la réparation de l’outillage, ce qui le rendrait plus durable, on pourra aller plus loin dans le partage », estime Aurélien Caquel, responsable de Zilok.com. « La concurrence se joue plutôt avec les grandes surfaces de bricolage », note Bertrand Lefèvre, directeur commercial et marketing de Kiloutou. L’enseigne de location est d’autant plus épargnée que, depuis dix ans, elle a réorienté son activité vers les professionnels du BTP.

Du côté des distributeurs, le sujet intéresse. Pour la directrice stratégie de Castorama, Hélène Leroux, la location de matériel entre particuliers « aura certainement un impact dans les prochaines années ». Mais pour l’instant, on tâtonne. Dans trois magasins, Leroy Merlin incite ses clients à la location ou à l’emprunt de matériel sur Zilok pour pousser à l’achat. Dans trois autres, il propose la location gratuite d’outillage pendant deux jours. Castorama n’en est pas là. Mais, intéressée par la digitalisation de son offre de services de pose, l’enseigne s’est rapprochée de MesDépanneurs.fr, start-up qui met en relation des particuliers avec des réparateurs d’urgence.