L’intersyndicale a failli tenir jusqu’au bout. Entamée le 9 juin, la négociation entre la direction de Renault et les quatre organisations syndicales centrales, visant à instaurer au 1^er janvier 2015 une couverture santé pour 35 000 salariés en France, a accouché d’un accord signé par trois d’entre elles. Le « point bloquant » pour Force ouvrière ? « L’obligation de faire adhérer les ayants droit », se désole Laurent Smolnik. Pour autant, comme ses collègues, le négociateur FO salue l’esprit « constructif » de la négociation. Face à « un sujet assez technique », la direction avait pris les devants, explique Caroline Markowitz, responsable des rémunérations et des avantages sociaux en France, en organisant une formation destinée à une centaine de représentants syndicaux, suivie de quatre réunions de groupes de réflexion paritaires d’une demi-journée, destinés à « creuser le sujet ». « Nous nous étions mis d’accord avec les syndicats sur les critères de sélection du pres­tataire et avons reçu ensemble les candidats », ajoute-t-elle. Le contrat revient à Humanis, en coassurance avec la Mutuelle Renault, qui couvre déjà 50 % des salariés en santé.

Chacun reconnaît le bon niveau du panier de soins obtenu avec, notamment, des remboursements optiques d’autant plus élevés que le degré de correction est important et l’accès au réseau de soins Itelis. L’accord, qui s’inscrit dans le cadre des contrats responsables, prévoit un régime de base non catégoriel obligatoire pour les salariés et leurs ayants droit, décliné en trois options (isolé, duo, famille) et cofinancé par l’employeur (24, 28 ou 32 euros selon l’option) et par le salarié (1,64 %, 3,07 % ou 4,58 % du PMSS). Un régime supplémentaire facultatif moyennant une surcotisation salariale de 0,45 à 1,25 % du PMSS est aussi prévu.