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Pas de disette des salaires en France

Actu | L’éco du mois | publié le : 03.10.2014 |

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Évolution des salaires réels (en %)

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En France, la croissance des salaires réels est restée« à son niveau de la période précrise », contrairement à de nombreux pays comme l’Espagne ou l’Italie qui ont connu une importante modération salariale, indique l’OCDE dans Perspectives de l’emploi. Les salaires français ont en effet augmenté de 1,22 % entre le 4e trimestre 2007 et le 1er trimestre 2009 et de 0,80 % entre le 1er trimestre 2009 et le 4e trimestre 2013, alors que, dans l’en­semble de la zone euro, l’évolution des salaires a été de + 2,12 % et - 0,13 %, sur les mêmes périodes. Les baisses de salaires réels sont intervenues massivement en 2010. Soit parce que les revenus ont augmenté moins vite que l’inflation, soit parce que les salaires nominaux ont chuté via des réductions de temps de travail et de niveaux de primes. Pendant la crise, cette modération salariale « a permis de contenir les pertes d’emplois et a contribué à promouvoir la compétitivité ». Plutôt que de licencier, les entreprises ont réduit leurs coûts salariaux. C’est le cas en France, où le taux de chômage se situe encore 2,8 points au-dessus de son niveau d’avant-crise et « devrait rester stable en 2015 ».

La courbe de Phillips (voir Repère), théorie selon laquelle la hausse du chômage entraîne une baisse des salaires, a été confirmée en zone euro bien au-delà des prévisions. Ses conséquences pourraient conduire à un cercle vicieux : une diminution du pouvoir d’achat engendrerait une baisse de la demande et des prix, qui aboutirait à la déflation. Cette inflation négative renchérirait le crédit. Les entreprises repousseraient leurs investissements, ce qui plomberait d’autant plus l’activité. Mais la modération salariale ne se poursuivra désormais plus « au même rythme » qu’en 2010, selon l’OCDE. L’inflation est déjà si basse en zone euro (+ 0,3 % d’août 2013 à août 2014) qu’il ne subsiste qu’un seul levier pour baisser les salaires réels : les coupes dans les salaires nominaux. Or employeurs et salariés se montrent réticents à ces réductions en deçà d’un certain niveau. Un phénomène connu des économistes sous le nom de « rigidité du salaire nominal à la baisse ». Alain Roux

Évolution des salaires réels (en %)
Dans le secteur public, être mère est moins pénalisant

Mieux vaut être fonctionnaire que salariée du secteur privé quand on souhaite avoir des enfants ! Dans les deux cas, la maternité pénalise et les salaires s’en ressentent, indique le Centre d’études de l’emploi. Mais les mères trinquent deux fois plus (voir graphique). La différence de salaire entre une mère de deux enfants et une femme sans enfants, dans le secteur privé, atteint 12 %, et s’élève à 25 % en cas de troisième maternité. Ces mères suspendent plus fréquemment leur activité que dans le secteur public, mais aussi plus longtemps. De quoi leur empêcher « de consolider leur expérience professionnelle », et même « conduire à une obsolescence de leur compétence », selon les auteurs.

Quant aux salariées du public, elles peuvent bénéficier de services de garde, d’aides financières et d’autorisations d’absence. Indexation des salaires et exemplarité en matière d’égalité professionnelle jouent en leur faveur. Dès le deuxième enfant, une mère sur cinq passe à temps partiel, contre 10 % dans le privé, souligne la même étude. L’analyse économétrique tend à démontrer qu’il n’y a pas de discrimination envers les femmes devenues mères, tant dans le public que dans le privé. Néanmoins, les auteurs ne peuvent en déduire si « le moindre accès des mères aux postes à responsabilités » résulte d’un choix libre ou s’il est imposé « par le contexte professionnel ou familial ». C. A.

Écart de salaire entre les salariées sans enfants et les salariées avec enfant(s) (en %)L’économie française en chiffres