Une loi doit être exécutée. C’est le principe simple que le Conseil d’État a rappelé au gouvernement. Huit ans que le texte instaurant le CV anonyme dans les entreprises de plus de 50 salariés a été voté. Et huit ans qu’aucun décret d’application n’a été publié. Bien plus que « le délai raisonnable » admis, estiment les Sages, qui ont donné six mois à l’exécutif pour rectifier le tir. Le 25 septembre, Najat Vallaud-Belkacem et François Rebsamen réuniront donc un groupe de travail composé des partenaires sociaux, d’associations et de chercheurs qui identifiera les voies de réduction des discriminations. Deux ateliers seront créés : sur les méthodes de recrutement non excluantes et le dialogue social interne. Les conclusions sont attendues en janvier. Le gouvernement pourra proposer un nouvel arsenal de lutte contre les discriminations, pourtant renforcé plusieurs fois. Expérimenté par Axa, Total, PSA, le CV anonyme se révèle parfois contre-productif. Selon le Centre de recherche en économie et statistique, les chômeurs issus de l’immigration ou résidant en zone sensible avançant masqués n’auraient qu’une chance sur 22 de décrocher un entretien, contre une sur 10 avec un CV nominatif.