Jusque-là chantre de la gestion individualisée des talents, L’Oréal a décidé de se doter d’un socle de protection sociale universel. Avec l’objectif d’en faire bénéficier tous ses salariés, notamment les 30 000 travaillant dans les pays émergents et ceux (plus de 15 000) installés en Amérique du Nord. En réflexion depuis 2012, le programme share & care prévoit d’instaurer un minimum de règles communes dans quatre domaines : la prévoyance, la santé, la parentalité et la qualité de vie au travail. « La retraite n’a pas été jugée prioritaire », relève Jérôme Tixier, directeur général chargé des relations humaines de L’Oréal. Mais, ajoute-t-il, « chaque pays peut aller au-delà de ce minimum ».

Selon l’état des lieux réalisé dans 65 pays, environ un tiers ne respecte pas ces principes, un tiers est dans les clous, les autres disposant de règles plus avantageuses. En prévoyance, le leader de la cosmétique compte verser vingt-quatre mois de salaire en cas de décès ou d’« invalidité totale permanente » d’un salarié. Sur la santé, L’Oréal veut garantir le remboursement d’au moins 75 % des « principaux frais médicaux », notamment en cas d’hospitalisation. Aux pays de décider de faciliter l’accès à des soins de qualité ou de prendre en charge des traitements contre les addictions.

Le groupe s’engage aussi à accorder trois jours de congé paternité et surtout quatorze semaines de congé maternité rémunéré à 100 %, « conformément à la recommandation de l’Organisation internationale du travail », précise Jérôme Tixier. Enfin, en matière de qualité de vie, L’Oréal veut favoriser l’accessibilité des lieux de travail aux handicapés via les transports en commun. Le respect de ces règles sera assuré par une équipe d’audit interne, sur la base d’une batterie d’indicateurs destinés à mesurer la responsabilité sociale du groupe. V. D.