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Le journal des RH

La certification, point fort des Mooc universitaires

Le journal des RH | Formation | publié le : 05.05.2014 | Catherine Abou El Khair

Pour gagner des parts de marché en formation continue, écoles et facs parient sur les Mooc en certifiant les parcours.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le travail du dimanche, les heures supplémentaires, la requalification de contrats, la sous-traitance… Voici quelques-uns des thèmes qu’explorera le nouveau cours en vidéo sur le droit des contrats de travail. Un Mooc, acronyme de massive open online course, proposé par le Conservatoire national des arts et métiers (voir également page 46). Trente séquences d’un quart d’heure, l’équivalent de 30 cours magistraux très toniques pour Anne Le Nouvel, maître de conférences, qui tenait à ce que son cours reste exhaustif.

Le Mooc débute le 22 mai prochain et se terminera début juillet. Accessible depuis la plate-forme France Université numérique, il s’adresse aux salariés comme aux syndicalistes, aux DRH, aux avocats, voire aux inspecteurs du travail… « J’ai essayé de bien doser », explique cette spécialiste du droit social. Rappel de la jurisprudence, présentation de cas pratiques et mise à disposition de modèles de contrats : chacun doit y trouver son compte en quelques clics. Une bonne publicité pour le Cnam. Avec déjà cinq Mooc à son actif, il a attiré des milliers de participants.

Pourtant, en bout de course, les internautes n’obtiendront pas de certification mais une simple « attestation de réussite », basée sur des séries de questionnaires. « On aura toujours besoin de présentiel », assure Anne Le Nouvel, pour qui les Mooc « ne sont pas de la formation ».

Une question dont ne s’embarrasse pas l’École centrale de Lille. Son Mooc sur la gestion de projet propose plusieurs niveaux : « classique », « avancé » et « par équipe ». Les attestations sont gratuites, mais pour obtenir des crédits universitaires, les candidats devront passer à la caisse : 100 euros pour un particulier, 270 euros pour un salarié qui fait financer sa formation par son employeur. Les écoles de l’Institut Mines-Télécom lui ont récemment emboîté le pas.

Car les Mooc sont l’occasion d’entrer sur le marché de la formation professionnelle et d’en grignoter des parts grâce à la certification. « Les écoles d’ingénieurs ont l’habitude de faire du sur-mesure. Jusqu’à présent, elles ne se sont pas positionnées sur la diffusion de masse. Grâce aux Mooc, on pourra proposer, par exemple, des cours pour l’ensemble de l’entreprise », explique Jean-Marie Gilliot, maître de conférences en informatique à Télécom Bretagne.

Il faudra s’armer de patience pour voir les universités monter au créneau. Comment, entre autres, articuler des Mooc gratuits avec les prestations de formation continue ? À Assas, la question est posée mais reste pour l’instant sans réponse. Seule l’école de droit de Paris I a décidé de se jeter à l’eau. Elle a lancé un Mooc sur le droit des entreprises, en collaboration avec l’école de commerce ESCP Europe. Le match entre les universités et les organismes de formation continue pour gagner le cœur des entreprises ne fait que commencer. Pour l’instant, sur le droit du travail, le Cnam est pionnier.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair