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Sans abri mais pas sans travail

Actu | L’éco du mois | publié le : 05.05.2014 |

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Le travail ne constitue pas un rempart contre l’exclusion. Un quart des sans-domicile occupe un emploi régulier ou un « petit boulot », selon l’enquête de l’Insee « Les sans-domicile et l’emploi », parue en avril, qui porte sur 66 300 SDF francophones recensés en 2012. Le CDI non plus, puisque deux sans-domicile salariés sur cinq bénéficient d’un tel contrat. Un quart dispose d’un CDD, 15 % occupent des emplois temporaires et 22 % n’ont pas de contrat. « Lorsqu’ils travaillent, les sans-domicile occupent presque exclusivement des emplois peu qualifiés : 93 % sont employés ou ouvriers, contre une personne sur deux pour l’ensemble de la population occupant un emploi en France », indique l’Insee. La quasi-totalité est salariée, que ce soit dans une entreprise ou chez des particuliers (66 %), dans une association (19 %), dans la fonction publique (8 %). Mais ils gagnent rarement plus de 1 200 euros par mois (85 % d’entre eux) et sont souvent concernés par le temps partiel (près de la moitié d’entre eux). La proportion importante des actifs en emploi parmi les sans-domicile n’est toutefois pas nouvelle, elle a même diminué de 3 points depuis 2001.

Agissant comme une double peine, l’absence de logement représente un frein à la recherche d’emploi. Deux cinquièmes des sans-domicile se trouvent au chômage, dont 43 % depuis au moins deux ans (contre 20 % au niveau national). « Au cours du mois précédant l’enquête, les chômeurs sans domicile ont en moyenne effectué trois démarches de recherche d’emploi. Dans près d’un cas sur deux, associations et travailleurs sociaux les accompagnent », note l’étude. Premier obstacle cité, l’absence de moyens de transport. Suivent le coût des transports et des démarches, le manque de vêtements convenables et des papiers nécessaires et, enfin, la garde d’enfants. La principale source de revenu déclaré est le RSA (30 % le perçoivent), devant les revenus du travail (25 % des sans-domicile), diverses prestations sociales (15 %), comme le minimum vieillesse ou les allocations familiales, les allocations chômage (8 %) et l’allocation adulte handicapé (7 %).

Alain Roux

Situation des sans-domicile vis-à-vis de l’emploi (en %)
Les jeunes non diplômés, premiers touchés par la crise

En 2013, trois ans après leur sortie du système éducatif, 22 % des jeunes actifs sont en recherche d’emploi. Un taux supérieur de 8 points à celui observé en 2007 pour la génération entrée sur le marché du travail en 2004. Ce taux record, issu des observations du Cereq, en dit long sur l’impact de la crise économique sur l’insertion professionnelle des 700 000 jeunes sortis, en 2010, du système scolaire. Mais il cache, aussi, de fortes inégalités selon le niveau de qualification. Pour les diplômés du supérieur long (bac + 5 et au-delà), la hausse du chômage est certes significative mais limitée à 3 points (9 % contre 6 %). Elle s’avère même nulle pour les ingénieurs, qui ne sont que 4 % à rechercher un emploi trois ans après la sortie de leur école.

Pour les jeunes non diplômés de la génération 2010, en revanche, c’est une autre histoire. L’an dernier, quasiment la moitié d’entre eux (48 %) était en quête d’un emploi, soit une augmentation de 16 points par rapport à la génération précédente. Et ceux en poste voient aussi leurs conditions d’emploi se dégrader. En 2013, ces derniers étaient ainsi 40 % à bénéficier d’un CDI, contre 48 % en 2007, et 18 % en situation de temps partiel contraint (+ 4 points). Durant ces trois ans, les jeunes sans diplôme ont passé autant de temps en emploi – quatorze mois – qu’au chômage. Les plus qualifiés, eux, n’ont connu la case Pôle emploi que pendant quatre mois.

S. B.

Salaire net médian de la génération 2010 (en euros constants)