Depuis qu’elle a été nommée, début avril, DRH de l’alliance Renault-Nissan, chargée de faire converger les politiques des constructeurs, Marie-Françoise Damesin, 57 ans, répète le même message en interne : « C’est une mesure d’efficacité, pas de réduction d’effectifs. L’idée est d’obtenir un maximum de synergies pour un minimum de changements. » De fait, le rapprochement – s’il doit contribuer aux 4,3 milliards d’euros d’économies annuelles visées par l’alliance fin 2016 (en réduction de coûts ou dépenses évitées) – inquiète. Il intervient alors que le constructeur tricolore est en pleine réorganisation à la suite de l’accord de mars 2013 qui prévoit 8 260 suppressions de postes, dont 2 500 dans l’ingénierie et le tertiaire. Tous les syndicats, hors la CFDT, ont d’ailleurs marqué leur défiance lors de la présentation de cette première direction RH commune depuis la création de l’alliance en 1999. Pour autant, la nomination de la DRH groupe de Renault, depuis fin 2010, était attendue, au nom de l’équilibre des pouvoirs entre Renault et Nissan. Reste que cette diplômée de l’Essec et d’un DEA de Paris-Dauphine connaît très bien les deux maisons. Pur produit Renault où elle est entrée voici trente ans, en 1984, après avoir été consultante interne à la Compagnie des wagons-lits et du tourisme, elle a aussi été DRH Europe de Nissan entre 2001 et 2005. Surtout, cette Savoyarde, mère de trois enfants, peut se prévaloir de la confiance de Carlos Ghosn, dont elle est réputée proche et partage le pragmatisme absolu. « Elle ne verse jamais dans le storytelling », note un syndicaliste.

L’ex-directrice de la communication de Renault (2005-2010), qui a préservé l’image du constructeur pendant la vague de suicides au technocentre de Guyancourt, connaît le poids des mots. Elle doit désormais préciser son programme, au-delà de l’attendue et anodine « politique unifiée de gestion des talents ».

Marie-Françoise Damesin

DRH groupe de Renault depuis fin 2010.