Au palais Chigi, le siège de la présidence du Conseil, on se pince encore. Le nouvel homme fort de l’Italie va mettre au régime sec les hauts fonctionnaires les mieux payés. Et, pour montrer l’exemple, Matteo Renzi s’attaque d’abord à ses collaborateurs. Il faut dire que le Premier ministre doit trouver 6,7 milliards d’euros pour compenser les baisses d’impôts promises aux quelque 10 millions d’Italiens gagnant moins de 25 000 euros par an.

Outre la vente d’une partie de la flotte automobile du gouvernement sur eBay, la fermeture d’ambassades et la suppression du Sénat, il entend donner le la en réduisant le train de vie de l’État. Aucun dirigeant de l’administration ne touchera plus que le président de la République, soit 238 000 euros annuels brut. Avec ses 311 000 euros, le président de la Cour de cassation explose tous les scores ! À la présidence du Conseil, 119 personnes, surtout des chefs de cabinet, perçoivent plus de 200 000 euros par an.

D’après le site Lavoce.info, les hauts fonctionnaires italiens gagnent 12,63 fois plus que le salaire moyen, contre 6,44 pour les Français et 4,94 pour les Allemands. Un record ! « Il n’est pas admissible qu’un dirigeant puisse voir son salaire augmenter alors que le pays va mal », a déclaré le chef du gouvernement. Si les feuilles de paie flambent, c’est à cause des primes qui s’envolent. Elles peuvent faire doubler la rémunération fixe. À l’avenir, Matteo Renzi souhaite conditionner leur évolution à la croissance du PIB. Populaire, mais risqué. Il faudra toute la poigne du Toscan pour faire plier « les bureaucrates » et abolir les privilèges.