La France fut pionnière en matière de prospective. La première chaire pour cette discipline fut créée au Cnam en 1982, animée pendant trente ans par Michel Godet. Ce livre en cerne les contours à partir de différentes contributions. Christian Goux évoque comment la politique a influencé son travail, Michel Godet voit dans cette matière qu’il a tant marquée « le plaisir de l’indiscipline intellectuelle », Hugues de Jouvenel raconte la genèse de cette science « molle », en France et à l’étranger, mais insiste aussi sur son « éthique ». Pour Marc Mousli, « les concepts de prospective, de management sont intimement liés ». Des exemples, comme le cas d’EDF, et des dégagements plus théoriques complètent ce copieux recueil.
La Prospective stratégique en action, sous la direction de Philippe Durance. Éditions Odile Jacob. 400 pages, 30 euros.
Ce livre original traite de tous les moyens existants pour aider à la prise de décision. À l’instar de la « machine d’Eisenhower » fondée sur l’idée avancée par l’ancien président des États-Unis que ce qui est urgent n’est pas toujours important et inversement. son champ d’action. La boîte morphologique et la liste Scamper pour les créatifs, la méthode de résolution des conflits, le modèle SuperMemo pour mémoriser ce qu’on a appris, ou encore les Sinus- Milieus, méthode psychographique pour savoir où l’on en est. Original.
Le Livre des décisions, Mikael Krogerus et Roman Tschäppeler. Leduc.s Éditions. 176 pages, 15 euros.
Le cofondateur de Colombus Café, grand promoteur de l’esprit d’entreprise, s’est fait connaître par des ouvrages gonflés à l’optimisme : Service compris, Dinosaures & Caméléons, Opération boomerang… Il récidive avec un « lexique anti-déprime » dont le principe est de faire table rase des « expressions qui vous pourrissent la vie ». Le « bon courage ! » des ascenseurs de la Défense au petit matin, le « pourvu qu’il ne m’arrive rien » ou le « dans ce pays », début du dénigrement de tout ce qui se fait en France. Philippe Bloch plaide pour la réconciliation des Français avec la réussite et avec l’argent car, pour lui, « un peuple qui n’aime pas et ne respecte pas ses entrepreneurs n’a aucune chance de faire la course en tête ».
Ne me dites plus jamais bon courage !, Philippe Bloch. Ventana Éditions. 142 pages, 10 euros.
