« Je ne serai pas le fossoyeur de l’Agirc. » Nouveau président de l’Agirc depuis le 13 mars, et premier cédétiste à accéder à ce poste (bastion historique de la CFE-CGC), depuis la création, en 1947, du régime de retraite complémentaire des cadres, Jean-Paul Bouchet annonce un mandat « très politique ». L’épuisement des réserves du régime, déficitaire, se profile pour 2016. Favorable au rapprochement Agirc-Arrco, le secrétaire général de la CFDT Cadres, 58 ans, s’est gardé de prononcer le mot « fusion », mais il l’a anticipée, au grand dam de la CGT et de la CGC, en proposant que patronat et syndicats travaillent à de nouveaux critères de différenciation entre cadres et non-cadres. « La distinction aura toujours lieu d’être, même si les régimes sont appelés à se rapprocher. Mais il faut pouvoir argumenter de différences particulières, au-delà du salaire, pour justifier de droits supplémentaires. Sinon les pouvoirs publics nous imposeront leur vision », note le président élu, fait rare, à l’unanimité des 39 membres du conseil d’administration (CGC compris !). On l’a compris, il fera entendre sa voix.

Côté gestion, l’ex-directeur des systèmes d’information sera bien occupé, d’abord par la mise en œuvre de l’accord de mars 2013 qui exige de l’Agirc et de l’Arrco 300 millions d’euros d’économies de frais de gestion d’ici à 2017. Un dossier à suivre avec le nouveau vice-président, Frédéric Agenet, 61 ans, DRH France d’Airbus, qui remplace Philippe Vivien et permet à l’UIMM de récupérer sa chasse gardée.

Jean-Paul Bouchet

Président (CFDT) de l’Agirc.