Près de dix ans après la loi de 2005 sur les travailleurs handicapés, le fossé reste béant entre employeurs et secteur protégé. D’après une étude de l’Ifop pour Humanis, deux tiers des dirigeants disent ainsi avoir déjà eu recours à des Esat ou à des entreprises adaptées pour de la sous-traitance, un tiers pour de la mise à disposition de personnel. Insuffisant, pourtant, pour réduire les écarts de perception. Ainsi, 53 % des professionnels jugent le secteur protégé « moins attractif économiquement » que les fournisseurs traditionnels et 53 %, aussi, « moins diversifié » dans ses prestations. Soit l’exact opposé des dirigeants d’Esat qui, eux, sont 51 % à considérer leur offre plus compétitive et 35 % plus diversifiée…

Opportunément baptisée « Osez l’Esat », l’enquête relève que les donneurs d’ordres faisant actuellement appel au secteur protégé se déclarent globalement satisfaits. Mais néanmoins exigeants. En matière de qualité des prestations, de professionnalisme et de réactivité, ils se montrent ainsi notablement plus critiques que leurs sous-traitants, qui surévaluent leurs performances. Des résultats qui devraient inciter ces derniers à travailler leurs offres s’ils veulent dénicher de nouveaux clients.