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Le journal des RH

Le devoir de l’Université est aussi de créer des emplois

Le journal des RH | Formation | publié le : 05.03.2014 | A.-C. G.

Les établissements de Sorbonne Universités se dotent d’un fonds d’amorçage. Quel est son objet ?

Le fonds Quadrivium, dont le montant cible est de 60 millions d’euros, est dédié à l’amorçage des entreprises innovantes issues des laboratoires de Sorbonne Universités et de la Fondation Pierre-Gilles-de-Gennes. On y retrouve des établissements comme l’université Pierre-et-Marie-Curie, l’Insead, l’université technologique de Compiègne ou encore le Collège de France, l’École normale supérieure… C’est une première pour le monde académique français. L’Imperial College de Londres a quinze ans d’expérience et a déjà investi 1 milliard d’euros pour favo­riser la création de start-up innovantes.

Pourquoi ce retard en France ?

D’une part parce que nous manquons de familles et d’entrepreneurs riches, capables d’investir dans les start-up via des fonds d’amorçage ou de capital-risque comme il en existe aux États-Unis. D’autre part, depuis la crise de 2008, la nouvelle régulation des banques ne leur permet plus d’investir à long terme dans les entreprises. Heureusement, BPI France, via le Fonds national d’amorçage, se substitue au marché en finançant des start-up issues du monde académique. Le FNA contribue à hauteur de 20 millions d’euros à notre fonds.

Combien de start-up allez-vous pouvoir financer ?

Le pôle académique accouche de plus de 150 start-up par an. Notre rôle est de qualifier scientifiquement les projets. Seventure Partners, filiale de Natixis, gérera le fonds. Avec 60 millions d’euros, on peut amorcer cinq start-up par an. Nous redirigerons les autres projets vers des confrères venture capitalists.

Les universités françaises ont la réputation d’être déconnectées de l’entreprise et de la création d’emploi. Est-ce justifié ?

Le devoir de l’Université n’est plus seulement de former nos jeunes et de développer la recherche. Il est aussi d’être au service de la société en participant à la création d’emploi. Et ça, personne ne le conteste. Les technologies de rupture qui, demain, créeront des emplois, sortiront de nos universités.

Les étudiants sont-ils une cible pour vous ?

La création de Quadrivium est un signal fort pour les étudiants. Aujourd’hui, les jeunes Français se détournent des sciences. Ils estiment la matière trop aride et pensent qu’ils ne gagneront pas d’argent. Demain, Quadrivium va les aider à créer leur entreprise et à gagner de l’argent. Nous allons aussi faire la maille entre des étudiants de l’Insead, rompus au management, et des étudiants scientifiques porteurs d’idées. C’est comme cela que fonctionne le système américain.

Nicolas Crespelle

Président de la Fondation Pierre-et-Marie-Curie.

Auteur

  • A.-C. G.