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Idées

Vivre à 50 euros près

Idées | Culture | publié le : 05.03.2014 | A. F.

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Vivre à 50 euros près

Crédit photo A. F.

Se battre, de Jean-Pierre Duret et d’Andréa Santana, nous fait vivre le combat quotidien de ceux qui ont très peu.

Un ring, des corps dégoulinants de sueur et, enfin, la victoire gants levés de Mehdi qui aligne les médailles et les trophées dans sa chambre de HLM. La ficelle est un peu grosse : c’est sur des images de boxe que débute Se battre. Mais voilà bien le seul regret qu’on formulera à l’encontre du quatrième documentaire de Jean-Pierre Duret et d’Andréa Santana. Cette fois, ils sont partis à la rencontre des précaires et des travailleurs pauvres de Givors (20 000 habitants), une commune de la banlieue sud de Lyon en pleine désindustrialisation. Inutile, pour autant, de craindre le pathos : il n’y en a pas dans cette balade à travers le combat quotidien de Mehdi, Agnès et bien d’autres.

Il est d’ailleurs suggéré, plutôt que décrit par le menu, à travers leurs réflexions, souvenirs ou émotions. Plus que de chômage, cette sexagénaire parle des années confortables où elle était cadre supérieure dans une maison d’édition. Interpellée au téléphone pour une dette non payée, Felixia, qui ramasse des patates dans un jardin partagé, explique, colère, combien elle compte chaque euro, payant en priorité le loyer, puis le gaz, puis la cantine des enfants, puis la nourriture, puis les vêtements… Mais « moi, j’appelle pas ça la misère. La misère, ce sont les gens qui dorment dehors, qui n’ont pas à manger ni à boire ». On la rencontrera un peu plus tard parmi ces couples ou ces mères célibataires qui vivent grâce aux colis des associations d’entraide. Car, au-delà de la galerie de portraits, Se battre rend aussi hommage aux bénévoles investis contre l’exclusion.

Se battre (1 h 30), documentaire de Jean-Pierre Duret et d’Andréa Santana.Sortie en salles le 5 mars.

Auteur

  • A. F.