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Nice, côté social

Deux dispositifs au service de l’emploi

Nice, côté social | Métropoles | publié le : 03.02.2014 | Nicolas Lagrange

Collectivités et acteurs de l’emploi misent sur les partenariats pour construire et sécuriser les parcours.

La forte poussée du chômage dans les Alpes-Maritimes affecte plus particulièrement les seniors (+ 16,6 % en 2012 ; + 15 % dans l’Hexagone) et les demandeurs d’emploi de longue durée (+ 18,9 % contre + 12,8 %). Focus sur deux dispositifs très opérationnels qui ciblent des publics peu ou pas qualifiés.

Le groupe de sécurisation des parcours. Sécuriser les actions de recrutement collectif, c’est le défi de ce groupe (GSP), sous l’égide de l’Union patronale des Alpes-Maritimes. Grâce à l’implication de tous les acteurs, dont le service public de l’emploi, les branches professionnelles, les collectivités territoriales et 14 Opca. Par exemple, lorsque des maisons de retraite recherchent des aides-médico-psychologiques, le GSP les épaule pour définir les prérequis nécessaires. Le recruteur présente les postes aux demandeurs d’emploi adressés par Pôle emploi, la mission locale, le Plie ou Cap emploi. Les candidats découvrent ce métier durant une semaine et confirment ou non leur candidature. De son côté, l’entreprise teste leur comportement et leur motivation.

« Ensuite, il faut former les candidats retenus à la prise de poste, indique Patricia Bertotto, de la direction territoriale de Pôle emploi. Nous activons, avec les Opca, une action de formation préalable au recrutement ou une préparation opérationnelle à l’emploi, avec un stage pratique et parfois une remise à niveau en français et en maths. » « Le GSP joue un rôle clé à l’égard du recruteur, souligne son chef de file, Luigi Poma. À savoir recenser les aides à l’embauche mobilisables et construire des parcours adaptés en fonction de la situation des candidats. »

En 2013, 70 postes ont été pourvus dans différentes filières grâce à ce mode opératoire qui « sécurise à la fois l’employeur et le candidat », insiste Patricia Bertotto. Pour les bénéficiaires du RSA, le recrutement peut passer par un contrat aidé de type CUI-CIE. « La réussite des différents dispositifs de l’emploi repose sur notre capacité à nouer des partenariats, notamment avec les Opca et les Opacif, pour convaincre les nombreuses TPE-PME du territoire », assure Bernard Dragoman, de la délégation à l’insertion du conseil général.

Le guichet unique pour les clauses d’insertion. Lancé en 2009, ce guichet, géré aujourd’hui par la Métropole, a connu une montée en puissance rapide. Il permet depuis 2012 à près de 500 personnes éloignées de l’emploi de bénéficier de contrats de travail d’une durée variable. Les acheteurs publics sont invités à insérer dans leur cahier des charges des obligations d’emploi de chômeurs en difficulté, de bénéficiaires de minima sociaux, de travailleurs handicapés… Les clauses d’insertion pèsent parfois pour 10 à 15 % de la note finale dans l’attribution d’un marché. Le guichet est aussi sollicité par le conseil général, le conseil régional, des bailleurs sociaux et la SNCF.

« Nous assurons la coordination sur le territoire métropolitain entre les financeurs des marchés publics, sélectionnons les candidats à l’insertion, construisons des parcours avec les acteurs institutionnels et autres partenaires de l’emploi et accompagnons les entreprises attributaires », note Stéphane Poggi, coordinateur de la cellule d’animation des clauses d’insertion. Elles s’étendent au nettoyage, aux espaces verts et au gardiennage et pourraient bientôt concerner la collecte de déchets et de textiles usagés. Résultat : 11 % des commandes publiques sont dédiées à l’insertion dans la Métropole, contre près de 4 % pour la moyenne nationale.

“L’objectif est de créer 50 000 emplois d’ici 25 à 30 ans”
CHRISTIAN ESTROSI
Maire de Nice, président de la Métropole Nice Côte d’Azur.

Quels sont les atouts de la Métropole Nice Côte d’Azur ? Ce territoire représente un atout majeur pour le développement du tourisme mais aussi des activités technologiques, industrielles, commerciales ou agricoles. Dans les prochains mois vont sortir de terre un nouveau quartier d’affaires avec un futur parc des expositions, un nouveau marché d’intérêt national, de nouvelles zones d’activités économiques, une pépinière dédiée à l’e-santé et la « silver économie », sans oublier le développement du haut pays, avec les stations de montagne que nous allons faire monter en gamme compte tenu de leur potentiel.

Quels sont vos leviers en matière d’emploi ?

L’objectif est de créer 50 000 emplois d’ici 25 à 30 ans en proposant des offres foncières aux entreprises avec l’Éco-Vallée, le quartier d’affaires du Grand Arénas, la technopole urbaine de Méridia et en développant des logements, des services, des commerces. Nous visons des infrastructures de qualité, pour faire travailler ensemble l’université, des start-up, des PME, des grands groupes, des pôles de compétitivité, une agence de développement à l’international et le futur campus de l’apprentissage.

Comment améliorer les transports ?

Nous voulons construire un maillage extrêmement performant qui facilite la vie quotidienne des Niçois et qui soit un outil de développement au service des entreprises. Notre schéma implique en premier lieu la construction de la ligne de tramway ouest-est qui sera mise en service fin 2017 et qui reliera le port à l’aéroport. Nous modernisons le réseau des bus et allons bâtir un pôle multimodal afin de connecter de façon optimale tous les moyens de transport. Nous avons aussi mis en œuvre une politique tarifaire attractive avec un ticket à 1 euro pour le bus et le tramway.

Propos recueillis par Nicolas Lagrange

Auteur

  • Nicolas Lagrange