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Schneider ferme ses préretraites

Actu | À suivre | publié le : 31.12.2013 | Stéphane Béchaux

Le dispositif de 1995 permettant aux seniors d’anticiper leur départ va être abandonné.

Rideau pour le congé de fin de carrière. Au 1er janvier, les quelque 10 000 salariés de la maison mère de Schneider Electric ne peuvent plus prétendre au bénéfice de la préretraite maison. Sauf invraisemblable coup de théâtre, la direction devait en effet entériner fin décembre avec plusieurs syndicats (FO, la CGC et, sans doute, la CFDT) un avenant éteignant ce dispositif. Datant de 1995, il offrait aux seniors la possibilité d’anticiper de deux à quatorze mois leur départ en retraite, en fonction de leur ancienneté. Pour emporter la décision, la direction, qui avait déjà tenté sa chance voilà un an, a su jouer habilement de la carotte et du bâton. En menaçant, d’un côté, de dénoncer l’intégralité de la convention d’entreprise qui régit les droits des salariés. Et en proposant, de l’autre, d’harmoniser par le haut la protection sociale des 19 000 collaborateurs du groupe en France, via un round de négociations portant sur la retraite supplémentaire, la prévoyance lourde et la complémentaire santé. De quoi amadouer en particulier la CFDT, premier syndicat au niveau du groupe mais pas de la maison mère, tenue par FO.

En interne, le projet n’est pas pour autant passé comme une lettre à la poste. Opposées à l’abandon du congé de fin de carrière, la CGT et la CFTC ont mené la fronde jusqu’au bout. Elles ont ainsi appelé à la grève le 5 décembre et lancé une pétition électronique qui a récolté environ 1 600 signatures. Dans ce climat tendu, la direction s’est résolue à lâcher du lest en limitant l’effet couperet de la suppression des préretraites. Les salariés liquidant leur pension jusqu’à fin 2016 pourront ainsi bénéficier d’une dispense d’activité à peu près équivalente à l’ancien système. Ceux partant à la retraite en 2016 ou 2017 pourront, eux, convertir leur indemnité de départ, alors abondée de 40 %, en jours de dispense d’activité. Enfin, tous les salariés âgés de plus de 35 ans verront leurs droits théoriques à congé de fin de carrière, acquis fin 2013, partiellement convertis en une rente viagère.

Auteur

  • Stéphane Béchaux